Playboy (France)

Alice moi

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à 25 ans, la vivifiante Alice Vanor est la Parisienne qui monte. Avec Filme-moi, premier EP blindé de paroles mélancoliq­ues et de sonorités électro, elle dépoussièr­e la french pop. Alertés par les succès au féminin de Juliette Armanet ou Fishbach, plusieurs labels lui font déjà les yeux doux. rencontre avec le grand espoir bipolaire de 2018.

Hello Alice. Comment te décrirais-tu en quelques mots ?

L’air de rien, c’est une grande question. Je ne sais pas, je suis… moi. Je viens de Paris, j’ai fait des études de lettres. Je suis passée en Khâgne et par Sciences-po. Tout me menait vers là, mais j’ai toujours aimé la musique. J’ai fini par me lancer et je veux en faire ma vie. Que dire d’autre ?

Alice et Moi, c’est un brin schizophré­nique comme nom ?

Oui, un peu. C’est un conflit que j’ai en moi tout le temps. Mais pas un conflit négatif, plutôt un défi à relever. Comme tout le monde, il y a deux personnes en moi. Une facette est terrorisée et encore petite fille sur plein de choses – c’est la partie qui me permet d’être très sensible, de ressentir les choses de manière très forte.

Et l’autre toi ?

C’est la fille super déterminée et méga battante. il y a aussi une grande différence entre moi dans la vie de tous les jours et moi sur scène. Juste avant de chanter, je me transforme en quelqu’un d’autre. C’est le moment où Alice passe de l’autre côté du miroir. Je switche. C’est indispensa­ble pour assumer qui je suis et le faire librement devant un public.

La pochette de ton EP est à mi-chemin entre une esthétique Thorgal et le film érotique Emmanuelle.

A vrai dire, je n’ai pas du tout pensé à ces références. C’est Broken isn’t Bad qui l’a conçue. J’avais repéré cette fille sur instagram. J’aime beaucoup les symboles et son travail porte là-dessus. Cette pochette a un côté un peu magique, voire illuminati.

Ce côté Illuminati, on le devine dans cet oeil qui t’accompagne partout.

Cet oeil, je le dessine sur ma main. il est avec moi sur scène. Le dessin reste épuré, c’est un symbole , le passage vers un autre monde. Je le dessinais déjà quand j’étais ado. il m’a rendue plus forte et m’a fait accepter le côté créatif en moi. Pendant le tournage d’un clip, je l’ai dessiné sur moi, et une sensation du passé est revenue. J’ai décidé de le garder.

Comment se traduisait cette créativité adolescent­e ?

Telle une petite fille narcissiqu­e de son époque, j’ai passé mon temps à filmer, mon entourage et moi, à faire des montages, des musiques...

Tu parles de narcissism­e, tu portes une casquette, tu joues sur l’egotrip. Pourquoi utiliser les codes du rap sans en faire ?

C’est drôle que tu dises ça. Là, je bosse sur des nouveaux titres. Le côté romantique et mélancoliq­ue subsiste mais il y a des sons plus rap. Sur l’EP aussi, d’ailleurs. Cent fois, c’est pas un chant rap mais je revendique quelque chose. Je vais vers ça. J’assume plus ce côté egotrip, et j’aime ça. Je m’intéresse de plus en plus au rap. Musicaleme­nt, je veux rester dans un truc moderne, pas du tout rétro. Peu importe si les gens critiquent cette démarche d’egotrip, la vie est trop courte pour ne pas faire ce dont j’ai envie.

A propos d’envie, tu aurais pu bosser dans la mode, non ?

Oui, mes parents travaillen­t dans ce milieu. Mon père a monté un syndicat pour les mannequins, c’est son petit côté juridique. Ma mère est partie de rien et a aujourd’hui sa propre agence de mannequins. Elle m’impression­ne énormément. Je ne pouvais donc pas faire la même chose qu’elle.

Tu sors ce premier EP avec tes propres moyens. Des labels t’ont-ils contactée ?

Oui, c’est la fête des rencontres. Je croise plein de maisons de disques, plein de gens. Je ne peux pas te dire qui exactement mais j’espère que ce sera du lourd. Je ne sais pas ce qui va se passer mais j’ai de la chance d’avoir un super manager et je lui fais confiance pour nous trouver le meilleur label possible. Je ne gère pas du tout cette partie. Pour tout te dire, ça m’angoisse. Mais j’aime ça !

Alice et Moi — Filme-moi Disponible sur Deezer et Spotify.

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