Toast of London
Les tribulations hilarantes d’un acteur de théâtre raté imbu de lui-même. Très très anglais.
Avec sa silhouette replète, sa voix de stentor et son inclination naturelle à la grandiloquence, Matt Berry a le physique de l’emploi pour incarner les relous autosatisfaits. Les sitcoms britanniques ne se sont pas fait prier pour le « typecaster » dans des seconds rôles chargés, par exemple en patron goujat dans The IT Crowd. Pensez-vous qu’une fois aux manettes, Berry choisirait de s’adjuger un rôle plus flatteur? Dans Toast of London, qu’il a cocréé et coécrit entre 2012 et 2015, il se taille sur mesure le rôle de Steven Toast, plus mauvais acteur que les rives de la Tamise aient porté et que chaque habitant de la capitale tient pour responsable de sa pire soirée au théâtre. Entre deux rendez-vous infructueux chez son agent (il devient le visage d’une campagne de pub pour des laxatifs) et trois quiproquos à mettre au compte de son absence de sens de l’humour, ce loser narcissique n’hésite pas à interrompre le cours de l’épisode pour pousser la chansonnette ou quitter sans explication le décor de la série, façon Le Shérif est en prison ou Sacré Graal. D’ailleurs, Toast of London, récréation nonsensique qui carbure au comique de répétition (« Yes, I can hear you, Clem Fandango », merveille de récurrence) décroche haut la main la palme du programme le plus « pythonien » des années 2010.
Pays Grande-Bretagne • Depuis 2012 • 3 saisons • Créée par Arthur Mathews & Matt Berry • Avec Matt Berry, Robert Bathurst, Doon Mackichan… • En DVD (import)