Dollhouse

Série maudite de Joss Whedon, entre Philip K. Dick et Barbie. Did I fall asleep ?

Firefly dura une saison mais suscita un culte fervent, et même un film. La vraie série maudite de Joss Whedon, créateur star de Buffy, s’intitule Dollhouse, curieuse expérience de network née pendant la grève des scénaristes de 2008, à une époque où les chaînes ne savaient pas ce qu’elles faisaient (Dieu les bénisse). Qu’est-ce que la Dollhouse ? Un organisme privé qui fournit à sa riche clientèle des « poupées » (surtout filles) reprogrammées selon les paramètres très précis de leurs missions, le plus souvent d’infiltration. Dans, hum, tous les sens du terme. Une maison close du futur en quelque sorte, dans laquelle Echo (Eliza Dushku) se réveille à chaque injection un peu plus consciente d’elle-même. Sur le papier, ça coule de source : une héroïne glam à la personnalité changeante, de l’action coquine mâtinée d’espionnage, etc. Mais Joss Whedon rend une copie contemplative, perverse, bizarre, qui s’enivre de grandes madeleines SF (Où se loge la conscience ? Qu’est-ce qui définit l’identité?) et discourt sur le trafic humain et le viol industrialisé dans une ambiance feng shui rose bonbon… La Fox lui donnera une saison 2 pour le faire taire. Alex Garland, pour sa part, s’est souvenu de Dollhouse : son film Ex_Machina, en 2015, se lisait comme un hommage plus ou moins direct.

Pays USA • 2009-2010 • 2 saisons • Créée par Joss Whedon • Avec Eliza Dushku, Harry Lennix, Fran Kranz… • En DVD (Fox)