Southcliffe

L’agonie d’une petite ville anglaise après un meurtre de masse. Quatre épisodes à regarder en apnée.

Une campagne anglaise au petit matin. Les rues sont presque vides. Une femme jardine, une joggeuse court, une mère de famille rentre les poubelles… Tout à coup, un coup de feu. Puis deux. Puis dix… À Southcliffe, un jour de novembre, un homme abat quinze personnes au hasard. Quelques heures plus tard, un reporter déboussolé essaye de comprendre. Normalement, ces trucs-là n’arrivent pas dans ces petites villes. Normalement. En quatre épisodes, Southcliffe raconte ce qui s’est passé avant, pendant et après le massacre. Pas les motivations du tueur (qui seront quand même élucidées), mais la vie de cette communauté qui a nourri la bête en son sein. Toni Grisoni observe le craquèlement du vernis, les fissures qui suppurent. Southcliffe, c’est un monde qui s’arrête de tourner rond sous le regard insistant des médias, une plongée asphyxiante dans les secrets d’une communauté. Quand on lui disait qu’il avait fait la série ultime sur les mass murderers, Grisoni répondait qu’il avait surtout travaillé sur le deuil. Deuil des proches, deuil du passé édénique, deuil d’une vie jusque-là tranquille, et deuil d’un idéal, à l’image du soldat Cooper (Joe Dempsie) revenu d’Afghanistan totalement brisé. Comme une chape de plomb, le poids du silence est aussi pesant que celui des morts

Pays Grande-Bretagne • 2013 • Créée par Tony Grisoni • 1 saison • Avec Sean Harris, Rory Kinnear, Shirley Henderson... • En DVD (Éditions Montparnasse)