THE STRANGERS : PREY AT NIGHT
La suite du méconnu The Strangers est un slasher trempé dans la sueur, le sang et la nostalgie des années 80. Balisé mais très efficace.
Y a-t-il plus cliché qu’un film d’horreur qui martèle dès sa première scène qu’il est tiré de faits réels pour s’octroyer un minimum de crédibilité ? Assurément : un film d’horreur où une famille d’Américains moyens se retrouve isolée dans un camping abandonné, prise au piège d’une bande de psychopathes bien décidés à jouer au chat et à la souris toute la nuit. Le genre de cul-terreux masqués et mutiques, adeptes de la découpe façon boucherie chevaline. The Strangers : Prey at Night ne révolutionne aucunement le genre, puisant, sur le fond comme sur la forme, chez ses aînés Tobe Hooper, John Carpenter ou encore Wes Craven. Trois maîtres en la matière, responsables de nos cauchemars les plus tenaces, et auxquels on pense encore aujourd’hui lorsque l’on entend au cinéma une porte qui grince, une ampoule qui grésille. Mais Johannes Roberts balaye d’un revers de hache le cahier des charges grâce à sa radicalité jusqu’au-boutiste et une mise en scène sophistiquée parsemée de néons fluo et de tubes new wave. The Strangers : Prey at Night sort très vite de sa zone de confort, trouvant sa voie loin des clins d’oeil à répétition et de la facilité du jump scare. C’est un survival pervers, à la fois jouissif et violent, guidé par l’immoralité et le goût de la chasse à l’homme. Il y a là de quoi nourrir quelques nouveaux cauchemars, si le temps a émoussé ceux que vous ont filés Freddy Krueger et Michael Myers.