PUPPET MASTER : THE LITTLEST REICH
Une histoire de poupées maléfiques scénarisée par S. Craig Zahler. Malsain, mais trop réchauffé pour faire vraiment peur.
Comme le scénariste S. Craig Zahler l’explique dans l’interview de ce numéro [lire page 58], son script de ce Puppet Master aurait été sévèrement tronçonné au tournage. Reste une série Z dans laquelle des poupées maléfiques créées par le savant fou nazi André Toulon (inusable Udo Kier) massacre les clients d’un hôtel. The Littlest Reich, production Fangoria qui veut relancer la franchise Puppet Master (pas moins de treize films depuis 1989 dont un cross-over avec Demonic Toys et ce reboot qui nous intéresse) ressemble à un Scream timidement réchauffé avec ses idées méta paresseuses – le héros travaille dans une boutique de comics et l’hôtel accueille une convention de collectionneurs des poupées créées par le grand méchant. Passé son joli générique animé en noir, rouge et blanc signé de l’auteur de comics underground Benjamin Marra, le film roupille tranquillement à son rythme de slasher postmoderne terriblement routinier malgré un sujet un peu malsain (au son du thème principal bien dark du film de 1989, les poupées maléfiques tuent en priorité les juifs, les homosexuels, les Noirs, les gitans...). Il se réveille toutefois quand apparaît Barbara Crampton, la muse de Re-Animator de Stuart Gordon, ou lorsque flashent à l’écran quelques idées de meurtres terriblement crades (une femme enceinte, un homme qui urine sur sa propre tête tranchée) dans lesquelles transparaissent les obsessions rouge sang de l’auteur de Bone Tomahawk et Section 99.