THE LODGERS
Un frère et une soeur vivent cloîtrés dans une immense demeure hantée. Un gentil foutoir gothico-incestueux : même pas peur.
Début du XXe siècle, en Irlande rurale. Rachel et Edward vivent seuls dans la maison familiale, héritée à la mort tragique et mystérieuse de leurs parents. D’étranges entités fantomatiques (les « locataires » du titre) contrôlent les lieux et leur imposent un quotidien de prisonniers, régi par trois règles immuables : ils doivent être au lit à minuit, ne peuvent pas laisser d’étrangers franchir le seuil de la demeure et, si l’un des deux tente de se carapater, il met irrémédiablement la vie de l’autre en danger. Une sinistre routine adoptée depuis des années par le frère et la soeur, jusqu’à ce qu’un soldat du village voisin, fraîchement revenu de la guerre, ne vienne troubler les sens de la jeune Rachel et lui donner des envies d’évasion. Pour son deuxième film, l’Irlandais Bryan O’Malley (Let Us Prey) coche poliment toutes les cases du film de maison hantée sans jamais faire de vagues. Ambiance inspirée d’Edgar Allan Poe, parquet qui craque, portes qui grincent, grands escaliers et visions démoniaques entrecoupent une histoire de malédiction familiale aux rebondissements entendus. Un récit bien propret qui tente de se rattraper dans un final gothico-incestueux pas inintéressant formellement (on lui reconnaîtra une jolie photo et vrai sens du cadre), mais toujours à côté de la plaque quand il s’agit de filer les chocottes. Reparti bredouille du festival de Gérardmer en début d’année, The Lodgers est arrivé directement sur Netflix en France, à la fin du mois d’août. Même Netflix a ses sorties techniques.