L’IMAGINATION AU POUVOIR
Enpleine promo de T2 Trainspotting, au détour d’une phrase, Danny Boyle nous déclarait sa fascination pour Christopher Nolan. « C’est l’un des plus grands aujourd’hui. Sa trilogie Batman est exceptionnelle et j’ai l’impression que tous ses films disent un truc très fort sur l’époque. » Ce n’est pas seulement le compliment d’un trésor national à un autre. Nolan est effectivement un artiste hors-norme que tous les cadors du 7e art (Steven Spielberg, Sam Mendes ou Michael Mann) citent, sinon comme un modèle, au moins comme un pair. Mais au fond, qui est vraiment Nolan ? À quoi reconnaît-on son cinéma ? Il n’a pas de gimmick identifiable (il en change à tous les films), pas d’aire de jeu particulière (il passe avec la même agilité du film noir à la SF, du comics-movie au film de guerre). Ce qu’on lui jalouse en fait, c’est son incroyable faculté à remettre le public dans la position du… spectateur. Dès la première image (un réveil violent sur une plage ou dans une chambre d’hôtel minable ; un casse de banque spectaculaire), on peut échafauder les théories les plus folles, questionner les structures du récit et jouer avec les niveaux de temporalité. Comme si le cinéaste prestidigitateur pouvait se brancher directement sur notre cerveau, réussir une inception. On a voulu savoir ce qu’il manigançait avec
Dunkerque, en avant-première il dévoile la nouvelle idée qu’il va bientôt planter dans notre inconscient…