DIRK GENTLY, DÉTECTIVE HOLISTIQUE
Passé inaperçu fin 2016, ce polar à rattraper sur Netflix tente la greffe d’une excentricité britannique sur une production américaine. Curieux et plutôt plaisant grâce au très bon Elijah Wood.
Un homme est retrouvé déchiqueté dans sa suite de l’hôtel Perryman Grand. Le groom Todd Brotzman (Elijah Wood) flaire l’embrouille. Confirmation avec l’irruption de Dirk Gently, dadais britannique qui se prétend « détective holistique ». Suivront : les membres d’une secte de chauves lobotomisés, une fille coincée dans le corps d’un chien corgi, des punks mutants et même un deuxième Todd en manteau de fourrure. Le pilote de Dirk Gently est un sacré foutoir. Une aberration de production, même, dans une télé qui aime ses expositions le plus didactique possible. Ici, personnages et intrigues s'empilent dans une ambiance de kermesse loufoque so british. Normal, la série est basée sur des romans de Douglas Adams (Le Guide du voyageur galactique), trublion de la littérature de genre 80s au Royaume-Uni. Le scénariste américain Max Landis (Chronicle) a pris un risque en délocalisant l’histoire à Seattle. La farce reste un art typiquement anglais et c’est vrai que dans un contexte US, la musique bruitiste de Cristobal Tapia de Veer (Utopia) ou le sous- Doctor Who campé par Samuel Barnett sont too much. Heureusement, il y a Elijah Wood. Le comédien, lunaire et maso, a cette faculté rare de se fondre dans les imaginaires comiques les plus exotiques et casse-gueule (le remake de la série australienne Wilfred où il fumait des joints avec un chien qui parle). Ne vous laissez pas abuser par son statut putatif de sidekick à l’écran et par le titre de la série : la star de Dirk Gently, c’est lui. u