Première

BEAU SÉJOUR

Une jeune femme mène l’enquête sur son propre meurtre... Un whodunit surnaturel made in Belgique qui tord le cou aux clichés du genre.

- JONATHAN BLANCHET

Au printemps dernier, Première se penchait sur la vitalité du cinéma belge. Belgitude qui gagne aussi les séries, au point d’avoir poussé

Variety à parler de consécrati­on d’un « Belgian Noir » après le succès de La Trêve ou de Beau Séjour au dernier festival Séries Mania, d’où cette dernière est repartie avec un prix du public... à raison. Inspirée par le Nordic Noir et le polar insulaire british, Beau Séjour n’est pas qu’un whodunit classique baignant dans la culture locale. L’enquêteur est aussi la victime, passée de vie à trépas. Soit Kato, 19 ans, qui découvre son corps inerte et en sang dans la chambre de l’hôtel qui donne son titre à la série. L’héroïne, mort-vivante, découvre ensuite que certaines personnes peuvent la voir et se demande pourquoi... De ce postulat « shyamalani­en » inversé, la série va constituer sa propre grammaire du film de fantômes, en exploitant le surnaturel de la façon la plus réaliste possible. Point de vue intéressan­t qui donne lieu à de belles trouvaille­s scénaristi­ques, même si les règles que la série s’est fixées ont parfois tendance à être négligées. Heureuseme­nt, son parti pris de départ permet à

Beau Séjour de se renouveler sans souffrir de temps morts. Visuelmais lement, elle baigne dans une atmosphère lourde et pénétrante à la

Twin Peaks, solidement renforcée par la qualité de sa mise en scène, oeuvre d’un duo de réalisatri­ces au diapason. Devant leur caméra, une révélation : Lynn Van Royen. Elle sera prochainem­ent au générique de la série Tabula Rasa, coécrite par une certaine Veerle Baetens (l’actrice de Alabama Monroe). La fiction télé belge n’a visiblemen­t pas dit son dernier mot.

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Lynn Van Royen.

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