Première

LITTLE BOY

Par un réalisateu­r mexicain s’envisagean­t en émule spielbergi­en, une touchante chronique de la guerre, vue du côté de ceux qui restent.

- CHRISTOPHE NARBONNE

première vue, cette fable semi-tragique en temps de guerre a tout du mélo mignon (oui, c’est péjoratif) pour faire pleurer dans les chaumières. Pepper, un enfant de petite taille (ce qui lui vaut des moqueries et un harcèlemen­t de la part du méchant de l’école), ne se remet pas de la mobilisati­on de son père. Nous sommes en pleine Seconde Guerre mondiale et les Américains d’origine japonaise sont haïs par la population. Ça tombe mal : il y en a un dans le village portuaire de Pepper, qui va se rapprocher de lui au risque d’amplifier son isolement. Victimes de la discrimina­tion, unissez-vous ! Tel pourrait être le message simpliste de cette chronique de la haine ordinaire qui adopte heureuseme­nt le point de vue, naïf, de l’enfant. Cette approche typiquemen­t spielbergi­enne, dénuée de cynisme, nécessite une mise à niveau du spectateur qui ne doit pas craindre la voix off sirupeuse, les bonnes intentions affichées et les quelques manquement­s du script – la taille de l’enfant n’est jamais réellement un enjeu fort. Car les qualités sont là : la descriptio­n sentie de l’american way of life (drapeau, église, cookies), l’astucieuse réflexion sur le pouvoir de la croyance (et au-delà, de la fiction) enclenchée par un prêtre plus psychologu­e que dogmatique, la justesse des symboles dans les rapports taiseux entre le Japonais et l’enfant, le réalisme fantastiqu­e qui affleure... Une mélancolie têtue finit par infuser ce

Little Boy, servi par un casting très homogène. ALLEZ Y SI VOUS AVEZ AIMÉ StarsInMyC­rown (1950), LeTambour (1979), KaratéKid (1984) Pays USA-Mexique • De Alejandro Gomez Monteverde • Avec Jakob Salvati, Emily Watson, Cary-Hiroyuki Tagawa… • Durée 1 h 46 • Sortie 10 mai.

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