Première

PAPA OU MAMAN 2

Comédie débridée qui portait le vaudeville français à ébullition, Papa ou maman 2 n'a pas été le carton-salles espéré. Tentative d'explicatio­ns avec Dimitri Rassam, le producteur des deux films, à l’occasion de leur sortie en DVD.

- INTERVIEW SYLVESTRE PICARD Film ★★★★ • Bonus ★★★★ • De Martin Bourboulon • Avec Marina Foïs, Laurent Lafitte, Jonathan Cohen... • En DVD et Blu-ray.

PREMIÈRE : Papa ou Maman 2 aura fait deux fois moins d'entrées que le premier. Vous expliquez ça comment ? DIMITRI RASSAM :

On a été surpris. Nous pensions tous qu’on avait fait un meilleur film que le précédent. Aujourd’hui, je vais le dire franchemen­t : on a merdé sur la sortie ! On n’a pas su exciter le public comme il le fallait. Le film a bien tenu, mais il n’a pas bien démarré – et quand la suite d’un film à trois millions d’entrées démarre mal, tu sais que tu as raté ta sortie. En tant que producteur, je suis extrêmemen­t fier du film et un peu déçu de mon boulot, forcément. Les projection­s test étaient dingues, je n’avais pas vu ça depuis Le Prénom. Mais, voilà, on n’a pas vaincu la dernière résistance du spectateur. L’acte d’aller au cinéma doit être motivé par une envie très forte. Est-ce que c’est parce qu’il y avait beaucoup de suites, cette annéelà ? Le premier Papa ou maman avait un pitch évident. On s’est peut-être trop reposés dessus. Il n’y avait pas la promesse d’un nouveau film. Tout le monde disait qu’on pouvait voir le « 2 » sans avoir vu le « 1 », et c’est une force dont on n’a pas su profiter. On pensait faire au moins autant que le premier. Mais je souligne qu’il n’y a pas eu de problème de rentabilit­é économique.

Le film est sorti le même jour que

Demain, tout commence, avec Omar Sy. Est- ce que ça a joué contre vous ?

À mon avis, non. Le marché était très faible, ce jour-là. Et il y a toujours un concurrent quelque part : on a sorti Le Prénom face à

Avengers. Avec Omar, on s’est, sans doute, un peu cannibalis­és, mais je crois que tout s’est joué en amont, au démarrage. Papa

ou maman 2 a débuté deux fois moins bien que le premier. C’est violent l’attente des chiffres du mercredi à 14 heures. Bon, 1,4 million d’entrées, ça fait quand même du monde. Mais, là, c’est important de se remettre en question. Et, encore une fois, on peut se trouver beaucoup d’excuses, mais le fond du problème, c’est qu’on n’a pas su présenter le film comme un produit autonome : il a été vu comme un produit dérivé, une suite opportunis­te...

Justement, vous aviez envisagé un autre titre que Papa ou maman 2 ?

C’était un titre de travail qu’on n’aurait peut- être pas dû garder. On avait pensé à

Papa et maman, Papa et/ou maman. Le problème du titre renvoie d’ailleurs à une question essentiell­e : pourquoi une suite ? Je crois que le film y répond très clairement, mais on n’a pas su l’expliquer avant la sortie. Résultat : je suis frustré de ne pas avoir fait la campagne qu’il fallait, mais je suis fier d’avoir fait un bon film.

Pas de Papa ou maman 3 dans le futur, alors ?

(Rire.) Aujourd’hui, ce n’est pas d’actualité. Mais, sachez qu’on n’a jamais eu envie de franchiser le film. On n’a pas fait le premier en pensant déjà au second. Avec Martin Bourboulon, Mathieu Delaporte et Alexandre de la Patellière, on a vraiment lancé cette suite par pur plaisir, en utilisant toute l’énergie du premier film. u

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Laurent Lafitte et Marina Foïs.
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