Première

ALEX KURTZMAN

Membre de la garde rapprochée de J. J. Abrams, scénariste de Mission : Impossible III et Star Trek, Alex Kurtzman muscle son jeu en réalisant La Momie, première pierre de la nouvelle franchise « monstres » d’Universal. Il nous parle de son expérience du C

- PAR FRÉDÉRIC FOUBERT

PREMIÈRE : Vous avez travaillé une première fois avec Tom Cruise en tant que coscénaris­te de Mission : Impossible III, vous le dirigez aujourd’hui dans La Momie. La différence, c’est que dans un cas il est producteur, dans l’autre non… ALEX KURTZMAN :

Oui, mais ça ne change pas grand-chose, en fait. Tom apporte sur chaque projet la même exigence, la même méticulosi­té. Le plus frappant chez lui, c’est sa connaissan­ce aiguë du cinéma. Aussi bien de son histoire que de ses aspects techniques. Il a travaillé avec les plus grands réalisateu­rs, il est au top depuis si longtemps... Si vous avez grandi au cours des trente dernières années, vous avez forcément vieilli devant les films de Tom Cruise. Mais ce que je trouve le plus admirable, c’est qu’il fait toujours en sorte que l’expérience soit différente. C’est dur de continuer de se renouveler après trente ans. Il y arrive en mettant tous ses collaborat­eurs à l’épreuve, en les poussant à se surpasser.

Un exemple ?

La scène du crash de La Momie. Pendant l’écriture du script, Tom vient me voir, je lui fais lire cette scène, et il me dit : « Super. On va tourner ça. Mais en vrai ! » - « Euh… Pardon, Tom ?! » - « On va tourner dans un vrai avion en chute libre. » Et c’est comme ça qu’on s’est retrouvé à filmer en « gravité zéro »... Bon, c’est un exemple un peu extrême, mais c’est assez révélateur de la façon dont Tom appréhende les choses.

J’adore, dans le trailer, le moment où il hurle de peur dans l’avion. On ne l’avait jamais vu comme ça…

Encore un bon exemple du fonctionne­ment de Tom ! Être capable de tout envoyer balader à la dernière minute pour mieux improviser. On tournait la scène et tout à coup je lui dis : « Maintenant, hurle ! » Il m’a regardé, un peu surpris, avec l’air de dire que ce n’était vraiment pas le genre de la maison. Mais j’ai insisté : « Tu es quand même en train de frôler la mort. » Et il s’est mis à crier... J’adore quand il se retrouve dans ce genre de situation. Ça me rappelle la scène de Jerry Maguire où il est viré et humilié devant tous ses collègues. Ou quand il chante

Free Fallin’ à pleins poumons. Il n’a jamais peur de se mettre dans des situations embarrassa­ntes ou un peu idiotes. Cela rend ses performanc­es très humaines.

La Momie est quand même un « Tom Cruise movie » un peu particulie­r. C’est un film de monstres, le début d’une nouvelle franchise pour Universal…

Oui, mais c’est raccord avec l’ambition de Tom de proposer une expérience différente à chaque fois. Ça nous paraissait être un challenge cool, inattendu, un peu bizarre sur le papier. De fait, le ton du film est assez composite : c’est à la fois un film d’horreur et un film d’action, avec une vraie dimension émotionnel­le et des éléments de comédie. On s’est très vite mis d’accord sur l’idée d’essayer plein de choses. Certaines marcheront, d’autres non, et on s’accordera au montage sur la tonalité finale. Tom et moi, nous nous rejoignion­s aussi sur le fait qu’on a toujours adoré les films de monstres Universal, qui, au-delà du fun, étaient souvent bouleversa­nts, très profonds.

Dans l’interview qu’il nous a accordée, Tom Cruise nous parle de sa coupe de cheveux, toujours un élément primordial de caractéris­ation de ses personnage­s. C’est le genre de décision qu’il prend en solo ou vous en discutez entre vous ?

On parle de TOUT avec Tom ! Les costumes, la photo, les personnage­s d’Annabelle Wallis et Sofia Boutella, la couleur du papier peint... Et ses cheveux, oui, bien sûr. Quand on a une telle nature de cheveux, c’est normal d’avoir envie qu’elle soit mise en valeur, non ?

LA MOMIE EST UN “TOM CRUISE MOVIE” UN PEU PARTICULIE­R. »

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