Première

« STAR WARS, C’EST CE QUE J’AI TOUJOURS VOULU FAIRE. »

- RIDLEY SCOTT

à Cannes avec mon producteur pour lancer le financemen­t d’un autre projet, Tristan et

Iseut, encore un truc que je n’ai pas fait ! Je voulais créer quelque chose à la Lancelot du Lac, de Robert Bresson. Et puis j’ai vu

La Guerre des étoiles, j’étais dévasté. Au fond de moi, c’était ce que j’avais toujours voulu faire. Et donc je me suis tourné vers de la SF usée, réaliste, et de là est né Alien... Aujourd’hui Star Wars est devenu une franchise, donc une recette. C’est au-delà de la critique. Je crois qu’on essaie de faire la même chose avec Covenant : donner la recette d’Alien, pour ceux qui viendront après. À la sortie d’Alien, en 1979, vous avez dit : « Ça ne me dérangerai­t pas de devenir le John Ford de la sciencefic­tion. » Pourquoi n’avez-vous jamais réalisé de western au sens strict ? Vous allez encore devoir m’entendre parler d’un film que je n’ai pas fait. Avec William Monahan (Kingdom of Heaven), on voulait adapter Méridien de sang, de Cormac McCarthy. Mais c’est tellement brutal et sanglant. Trop extrême. Quand on me parle de cow-boys qui remontent une rue à cheval, ça me sort un peu du truc. Si je devais tourner un western, ce serait forcément du point de vue des peuples indigènes. Ou alors ça parlerait des tout premiers trappeurs, de la colonisati­on de l’Amérique. Un peu à la

Jeremiah Johnson de Sydney Pollack, ou Robe noire de Bruce Beresford. Voilà ce que j’aimerais réaliser. De toute façon, le chefd’oeuvre reste La Prisonnièr­e du désert. Et quand j’ai commencé le cinéma, il était déjà fait. Alors à quoi bon ? u

Newspapers in French

Newspapers from France