Première

Gosling the Shell

Dans Blade Runner 2049, Ryan Gosling joue K, un flic du futur badass et taiseux. Comme quand on lui demande de nous parler du film...

- PAR GAËL GOLHEN

PREMIÈRE : Est-ce que vous pouvez nous parler de...

RYAN GOSLING : Non. Je n’ai pas le droit de parler de quoi que ce soit... Je ne suis même pas sûr d’avoir le droit de vous dire si j’ai pris du bon temps durant le tournage.

Alors parlons de l’original.

Ça, ça va... Ensuite, on essaiera aussi d’évoquer certains aspects de Blade Runner 2049.

Quelle est votre relation au premier film ?

J’étais trop jeune pour voir Blade Runner en salles au moment de sa sortie. J’ai donc vu tous les films qui l’avaient pillé avant de le visionner. Et quand je l’ai découvert à 13 ou 14 ans, ce fut une révélation. J’ai été stupéfait de constater à quel point ce film avait influencé toute mon époque et comment Ridley Scott avait quasiment inventé toute la SF que j’aimais. Je l’ai vu et revu plusieurs fois depuis. Récemment, ce qui m’a frappé c’est son aspect prophétiqu­e. Le film n’a pas seulement créé un système esthétique, il a devancé la réalité. On a l’impression que certains éléments de notre réel ont été imaginés par Ridley et son équipe.

C’est ce qui en fait un classique selon vous ?

Oui, entre autres. Le look, l’histoire, le mélange entre la mélancolie néo-noire et la SF. Ridley, Harrison et Rutger Hauer évidemment, la synergie entre les performanc­es d’acteurs, le visuel somptueux, la musique de Vangelis... Ce que j’aime aussi, c’est que tout est très ancré ; le réel et les personnage­s ont l’air vrai.

Denis Villeneuve nous expliquait à quel point vous sentiez que vos chances de réussite étaient infimes. Pourquoi alors avoir accepté le projet ?

C’est Blade Runner ! Avoir la possibilit­é d’arpenter ce monde, y aller avec Harrison... C’était surréalist­e. Impossible à refuser. Vous savez, je ne me souviens pas de ma vie avant Blade Runner. Quand je suis arrivé sur le plateau, j’avais l’impression de revenir à la maison.

Comment s’est passée votre collaborat­ion avec Harrison Ford ?

Il était absent les premiers jours de tournage, alors Denis m’avait conseillé d’imaginer qu’il était caché dans un coin et qu’il observait chaque scène. Du coup, je me demandais tout le temps s’il serait satisfait ou non du résultat. Quand il est arrivé, ce fut un soulagemen­t. Il a retroussé ses manches et s’est mis au boulot. On s’est assis à une table peu de temps après et on a eu des conversati­ons très pratiques et factuelles sur nos deux personnage­s. C’est un partenaire de jeu remarquabl­e. C’est à ce moment-là que j’ai senti que le film commençait.

Et avec Ridley Scott ?

Il a écrit l’histoire avec Hampton Fancher, mais il tournait Alien – Covenant quand on filmait 2049. C’est un type occupé... Il a eu de nombreuses discussion­s avec Denis pendant la préparatio­n. Moi, j’ai juste un peu parlé avec lui avant le tournage. Mon partenaire, c’était Denis. C’était son équipe. Sa vision.

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