Première

Jean-Stéphane Sauvaire

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Ou comment réaliser un film de boxe thaï quand on est fan de Bergman et de Pierre Étaix.

Vous aimez les films d’arts martiaux ?

Je n’ai pas vraiment une culture de film de genre. J’avais une grand-mère qui m’emmenait voir les Bergman ; mon mentor était Pierre Étaix, qui m’a amené vers Fellini, vers un cinéma beaucoup plus onirique et festif que Rambo. La question est : comment décaler le film de genre ? C’est compliqué de passer après Raging Bull, après tous les grands films de boxe... J’avais demandé à mes acteurs non profession­nels quel était le film de prison qu’ils trouvaient le plus réaliste. D’après eux, aucun. Ils ne connaissai­ent que Prison Break. (Rires.)

Comment avez-vous composé le casting ?

On a tourné dans une ancienne prison à Bangkok. Avant, tous les dimanches, on se voyait chez le vrai membre de gang qui joue Kang, incroyable avec son visage tatoué et ses dents en métal... Il amenait ses potes taulards. J’ai dû voir 400 mecs en tout.

Il y avait le groupe de boxeurs, et le groupe des prisonnier­s. Je n’ai pas pu les mettre ensemble à l’écran parce qu’il y avait des rivalités entre eux, il aurait pu y avoir des problèmes.

Avez-vous vu Only God Forgives ?

Oui, j’aime l’univers formel de Refn. Il fait de belles propositio­ns, ce n’est pas formaté. Aller au cinéma doit être une expérience. Je ne me retrouve pas dans les séries télé, qui sont trop dans le dialogue, l’écrit, l’explicatio­n. Il faut pousser le cinéma vers l’ailleurs, le sensoriel. Le secouer un bon coup. SP u

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