Première

... ET LES AUTRES

Sylvie Testud

- PAR ANOUK FÉRAL

Plus jeune, un prof de théâtre m’a dit : “Pour être actrice, il faut manger de la merde pour chier des étoiles.” » Tout le monde en parle, septembre 2003 « C’est une merveille, hein ? C’est à une autre élève qu’il a dit ça, au Conservato­ire. Elle répétait Un tramway nommé désir, c’était un peu propre mais bon, de là à sortir ça… Il lui a aussi demandé de définir sa féminité, de choisir entre Ava Gardner et Marilyn Monroe. Je me suis dit : “Ah merde, je ne me sens aucune des deux, moi…” »

À part acteur, je ne connais aucun autre métier où on se moque de quelqu’un qui est au chômage. » RTL, février 2014 « Les gens sont ravis de se marrer en parlant d’un acteur – plutôt une actrice, c’est plus drôle – qui n’a pas tourné depuis quatre ans ou qui fait Joséphine, ange gardien. Mais ne ris pas, elle galère, elle a besoin de bouffer. Je viens de découvrir que ça se fait entre journalist­es, ils disent : “Ha ha, le pauvre, maintenant il est pigiste !” »

Jean-Marie Poiré, c’est un punk. » Thé ou café, janvier 2016 « Sur le plateau des Visiteurs 3, je l’ai adoré. Il a une liberté folle, il fait ce qu’il veut, quand il veut, pour moi c’est le comble du luxe. Comme Sagan, il laisse les autres l’aimer ou non, il s’en fiche royalement. Il m’a envoyé un best of des pires critiques de ses films, comme celles sur Papy fait de la résistance, il était hilare. »

L’argent et l’artistique, c’est comme un couple qui s’engueulera­it toute l’année sans vouloir se séparer. » RTL, février 2014 « Je l’ai compris en voulant faire produire mon premier film, La Vie d’une autre. Je n’y suis jamais parvenue, trop de concession­s. Mon scénario perdait en charme, devenait hyper explicatif. Même moi, je ne voulais plus le tourner à la fin. Il y a tellement d’intervenan­ts sur un film que quand il vous ressemble, c’est presque une chance. Mais je comprends aussi la résistance des producteur­s, ce sont eux qui raquent. »

Si j’avais été anoblie, j’aurais été trahie par mes mains. » Psychologi­es, mars 2010 « Elles sont très costaudes par rapport à mon petit gabarit. Ça m’a longtemps complexée en casting, elles trahissent mon milieu d’origine. Aujourd’hui, je les aime bien. En ce moment, je suis en tournage, je joue une femme d’affaires. On m’a proposé du vernis, j’ai refusé. Je serai une femme d’affaires avec de grosses mains. »

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Sylvie Testud, à l’affiche de Alberto Giacometti, the Final Portrait Sortie 6 juin • Critique page 108

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