PICNIC AT HANGING ROCK
Plus de quarante ans après le film, une minisérie réinvente ce drame situé dans un pensionnat et l’emporte par son ambiance hallucinatoire.
Le 14 février 1900, des pensionnaires d’un collège de jeunes filles disparaissent lors d’un pique-nique organisé dans le bush australien. Base d’un roman culte dans ce pays du Commonwealth et audelà, Picnic at Hanging Rock avait déjà fait l’objet d’une adaptation, tout aussi respectée, signée Peter Weir, en 1975. C’est la chaîne à péage Foxtel qui s’est emparée du trésor national pour tenter une conversion sérielle en six épisodes. Elle aurait pu facilement s’avérer redondante, donc dispensable. La série s’affiche rapidement comme un complément attractif au film matriciel en décalant son regard. La disparition des jeunes filles à Hanging Rock (et ses conséquences psychologiques sur le pensionnat) ne constitue plus, à elle seule, le coeur du scénario. Dans sa version série, Picnic relie ces malheurs à l’existence trouble de la directrice de l’institution (Natalie Dormer). Le script exploite ainsi le potentiel caché de plusieurs personnages dans une narration en flash-back qui manque néanmoins d’harmonie. C’est grâce à une atmosphère visuelle et sonore inspirée que ce Picnic at Hanging Rock capte définitivement l’attention. L’original optait pour un climat éthéré aux embardées surnaturelles ? La minisérie pousse l’expérience sensorielle, alternant flous, distorsions de l’image et du son pour basculer plus franchement dans une veine horrifique. La photo est éclatante, le synthé a remplacé flûte de pan et clavecins.
REGARDEZ SI VOUS AVEZ AIMÉ VirginSuicides (2000), LesProies (2017), Suspiria (1977)
Pays Australie • Créée par Larysa Kondracki • Avec Natalie Dormer, Lily Sullivan, Samara Weaving... • Nombre d’épisodes vus 6 • Sur Canal+