Première

UN AGENT très spécial

Le regard. Les muscles. La moustache. Dans la peau d’un super-tueur de la CIA, Henry « Superman » Cavill s’annonce comme la grosse attraction de Mission : Impossible – Fallout. Rencontre avec l’homme d’acier.

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PREMIÈRE : Comment Christophe­r McQuarrie vous a-t-il présenté votre personnage ? HENRY CAVILL

: August Walker était très différent dans le script : unidimensi­onnel, beaucoup plus basique... On a dû creuser pour lui donner de la profondeur. Je ne peux pas vous dire comment on lui a donné chair sans vous spoiler. Christophe­r McQuarrie est un très grand scénariste mais il ne se repose jamais sur ses lauriers, il cherche sans cesse à améliorer son écriture. Il est très éloquent, très bon pour décrire ce qu’il veut. Il ne m’a pas donné de films à voir pour me préparer. En tant qu’ami, en revanche, il n’a pas arrêté pas de me conseiller des choses – des choses qui n’ont rien à voir avec Mission : Impossible, juste de grands films, point barre. J’ai une liste. Là tout de suite, je ne saurais pas vous dire ce qu’il y a dessus. Mais, Oh, goodness, elle est incroyable­ment longue.

Vous étiez déjà le super-espion Napoleon Solo dans Agents très spéciaux : Code U.N.C.L.E., l’adaptation de la série sixties par Guy Ritchie. Un excellent film passé inaperçu…

J’ai adoré tourner sous la direction de Guy Ritchie, et je crois que c’est un bon film, en effet. Je ne sais pas pourquoi il n’a pas marché au box-office. Mais tous ceux qui l’ont vu sont d’accord avec vous : ils ont adoré ! Peut-être un mauvais timing ?

La concurrenc­e de Mission : Impossible – Rogue Nation sorti au même moment, qui sait ? (Rires.)

Napoleon Solo, c’était un prototype d’August Walker ?

Leur seul point commun serait qu’ils sont tous les deux très, très bons dans ce qu’ils font. Napoleon est très égoïste. S’il fait des choses pour les autres, c’est contraint et forcé. Ça lui donne un côté comique. August Walker est un spécialist­e impitoyabl­e, mais il se bat pour un « bien commun ». Une différence essentiell­e, donc.

Bon, il faut maintenant aborder le sujet de votre moustache... C’était l’idée de qui ?

Christophe­r McQuarrie et moi discutions de l’apparence physique d’August Walker. On parlait beaucoup de pilosité faciale. Que je sois bien rasé était hors de question. Et j’ai repensé à un personnage d’un comics que j’aime beaucoup, Elias Orr dans Superman : For Tomorrow. Il avait un style d’enfer, un look de mercenaire bourru. Avec une moustache. Christophe­r a dit : « OK, essayons et on verra ce que ça donne. » Et voilà.

Qu’est-ce que ça dit de votre personnage ?

Je crois que ça permet de le différenci­er radicaleme­nt des autres. Si j’étais rasé de près, on me comparerai­t forcément à Tom Cruise... Là, il y a une séparation nette. La moustache n’est pas très populaire, donc ça dit aussi qu’August Walker suit son propre truc. Bon, symbolique­ment, c’est vrai que ça rappelle toute l’affaire des reshoots... [Paramount a refusé que Henry Cavill se rase pour tourner des scènes supplément­aires de Justice League pendant le tournage de Fallout, entraînant un effacement de la moustache par ordinateur très commenté].

Vous avez ressenti une forme de compétitio­n avec Tom Cruise en termes de cascades ?

Non, pas du tout ! Tom était un exemple à suivre. Si l’acteur principal, qui est également producteur, fait toutes ses cascades, ça vous laisse un boulevard pour faire la même chose. Il n’y a rien qui m’excite plus. Tom est toujours encouragea­nt, il vous implique énormément. Ce n’est pas une compétitio­n. Mais il a beaucoup plus d’entraîneme­nt, il tourne ces films depuis tellement longtemps... Moi, je ne pouvais pas tout faire : je n’avais pas mon permis moto, on a donc dû utiliser des astuces pour mes scènes à deux-roues...

Vous avez votre permis maintenant ?

Oui. Je suis prêt pour toutes les scènes à moto du monde.

Rien à voir, mais il paraît que votre film préféré est Gladiator…

Définitive­ment dans mon top 5, oui. Mais c’est dur de choisir. J’aime Gladiator, Braveheart, Amadeus. Pour des raisons différente­s. Ce sont des films qui passent l’épreuve du temps.

« SI J’ÉTAIS RASÉ DE PRÈS, ON ME COMPARERAI­T FORCÉMENT À TOM CRUISE. » HENRY CAVILL

Il y a un point commun entre ces films : ce sont des fresques historique­s à grand spectacle, sur des héros tragiques qui mènent des batailles perdues...

Je ne crois pas que ce soit des histoires de causes perdues. Maximus et William Wallace veulent venger leurs femmes, Mozart veut faire évoluer la musique... C’était un personnage très romantique plutôt que tragique.

Et August Walker, c’est un personnage romantique ?

Il veut vraiment changer le monde, le rendre meilleur. Mais je ne crois pas que « romantique » soit le bon mot.

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