Première

Il était une fois les il était une fois…

UN SEUL RÉALISATEU­R VA RÉUSSIR À RENDRE HOMMAGE AU MAÎTRE : TSUI HARK. Le succès d’Il était une fois dans l’Ouest fut tel que le titre devint un argument marketing pour une charrette de films disparates. Avant-même que Leone ne conçoive sa trilogie.

- u PAR DAVID FAKRIKIAN

Des « Il était une fois » , en veux-tu en voilà. Avant la sortie du film de Sergio Leone, ces quatre mots étaient liés exclusivem­ent aux contes pour enfants, mais le succès démesuré du film va entraîner une multitude de copies… du titre.

Ces mots magiques, « Il était une fois », deviennent alors synonymes de cinéma épique, de gunfights, de spectacle chatoyant. Ils résonnent comme une promesse (le plus souvent non tenue) de bruit, de fureur et surtout d’une qualité équivalent­e au chef-d’oeuvre de Leone. Sous l’étiquette « Il était une fois », on trouvera de tout, mais surtout des films italiens ou asiatiques. Les suites officielle­s de la trilogie Leone (Il était une fois la Révolution, Il était une fois en Amérique), un western spaghetti (Il était une fois à El Paso), un documentai­re (Il était une fois Bruce Lee), un film de kung-fu (Il était une fois… Kung-fu !), une comédie érotique (Il était une fois une petite culotte), et même une fausse suite d’Il était une fois dans l’Ouest avec Charles Bronson et Lee Marvin, intitulée Il était une fois deux salopards, constituée en réalité de deux épisodes de la série TV Le Virginien (un de 1962 et l’autre de 1967), dans lesquels les deux stars apparaisse­nt séparément (l’un des deux est même réalisé par Samuel Fuller). Les distribute­urs ont collé ensemble ces deux épisodes et imaginé un poster rappelant furieuseme­nt le film de Sergio Leone.

Ça ne vous suffit pas ? On trouve aussi un Georges Lautner avec Alain Delon, Mireille Darc et Michel Constantin (Il était une fois un flic), un documentai­re monté à partir de scènes de 83 films et datant de 1976 (Il était une fois l’Amérique), un autre documentai­re rétrospect­if des grands studios (Il était une fois Hollywood) et sa suite (Il était une fois Hollywood 2). Entre tous ces emprunts marketing, un seul réalisateu­r va réussir à rendre hommage au maître. Il s’agit du Chinois Tsui Hark qui, en inaugurant le premier Il était une fois en Chine avec Jet Li (1991), déclinera la saga avec six films et une série télé de 27 épisodes. Du Scope couleur, des combats magnifique­s, un feeling aventureux... tout y était. Mais ça, c’était avant que Tarantino ne boucle la boucle avec son prochain film Il était une fois à Hollywood, prévu pour 2019.

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Il était une fois en Chine de Tsui Hark

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