Camille Bazbaz
Ou comment se renouveler quand on a composé la BO de la moitié de la filmo de Pierre Salvadori.
Comment compose-t-on pour Salvadori ?
C’est un mélange de joyeux bordel et de travail rigoureux. De liberté totale et de perfectionnisme absolu. Il fait retravailler beaucoup. J’ai de quoi faire En liberté 2, En liberté 3, En liberté 4 en démo ! Par exemple, sur le générique style James Bond, j’ai essayé des trucs plus modernes, plus industriels, et puis, un jour, j’ai déboulé avec ce thème, qui part d’un truc surf rock avec les guitares années 60. Il a flashé.
Comment avez-vous évité l’écueil du pastiche ?
On a beaucoup travaillé ça, on marchait sur des oeufs : il ne fallait pas embarquer le film plus loin que la parodie, dans le second degré, pour rester dans quelque chose d’humain, dans l’émotion et les sentiments. Il y a beaucoup de chaleur dans le cinéma de Salvadori.
D’où cette BO très soul, style Blaxploitation ?
J’adore la soul, et lui aussi. Les BO de Shaft, Super Fly… Il y a vingt ans, l’un des premiers vinyles qu’il m’avait fait écouter était de Curtis Mayfield. On n’a jamais été aussi proche de ce style 60s que dans En liberté ! On voulait une BO très organique, pas digitale. Avec du grain.
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