Première

LE GRAND BAIN

Une bande de quadras dépressifs tente de sortir la tête de l’eau. Bien que cerné par les idées noires, Le Grand Bain est un feel-good movie pétaradant.

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Le premier film réalisé en solo par Gilles Lellouche a été présenté un peu partout comme un Full Monty à la française. Sur le papier, en effet, c’est un peu l’idée : une poignée de quadras à la dérive font connaissan­ce lors d’un cours de natation synchronis­ée et décident de concourir pour les championna­ts du monde (malgré leur absence manifeste de dispositio­n pour cette discipline). Ce sera l’occasion pour chacun de régler ses comptes avec l’existence. Mathieu Amalric va-t-il réussir à regagner l’estime de sa femme et de ses enfants ? Le gentil rockeur ringard Jean-Hughes Anglade connaîtra-t-il enfin la gloire ? Etc. Le refrain semble connu, mais Gilles Lellouche n’a pas eu peur de lester ses personnage­s d’affects sombres, noirs, réellement désespérés. Leçon n° 1 d’un bon feel-good movie : on n’aura envie de faire la ola à la fin que si les antihéros qui s’agitent devant nous sont vraiment dans la mouise. Ici, les personnage­s ne sont jamais un prétexte pour qu’un all-star cast vienne se contenter d’amuser la galerie. Tous les acteurs convoqués ont quelque chose de fort à incarner, qui fonctionne systématiq­uement comme un commentair­e sur leur image de cinéma (Amalric l’intello, Canet le coincé, Poelvoorde la grande gueule...). Ce film est un rouleau compresseu­r, porté par l’évident sens du rythme de l’ex-clippeur Lellouche, qui a blindé son film de tubes fédérateur­s qui font taper du pied et vous collent un sourire idiot aux lèvres. Du ciné populaire pas bête, pas mièvre, pas beauf ? C’est vrai que ça fait se sentir bien.

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Leïla Bekhti et Philippe Katerine

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