Le festival de La Rochelle
La vingtième édition du Festival de la fiction de La Rochelle a tenu ses promesses en récompensant des séries et des téléfilms de qualité.
Une fois encore, le Festival de la fiction télé de La Rochelle (qui fêtait cette année ses 20 ans) aura prouvé que le temps où le petit écran faisait pâle figure à côté du grand est bel et bien révolu. Sous un soleil de plomb, le petit monde de la télévision était venu présenter au public et aux professionnels le meilleur de l’actualité printanière : séries, miniséries, créations web, téléfilms étaient dévoilés dans une ambiance particulièrement détendue. Contrairement à son homologue du cinéma, le microcosme télévisuel a rarement l’occasion de se croiser en festival et surtout de rencontrer son public – pas de tournée promo pour les téléfilms, comme il y en a pour les films. La Rochelle comble donc un vide et ce n’est pas la moindre des qualités de ce festival. Côté programmation, Canal+ était venu avec la crème de ses séries, présentée hors compétition. De très haute volée, la nouvelle saison du Bureau des légendes [lire pages 86 et 120] amorce un virage scénaristique et thématique impressionnant. La très attendue Hippocrate de Thomas Lilti, tirée du film éponyme, était également dans la besace de la chaîne cryptée et on peut déjà dire qu’elle donne un véritable coup de vieux (ou de scalpel) aux séries médicales actuelles. Du côté de France Télévisions, c’est la minisérie Les Impatientes, portée par son casting d’une belle justesse (Noémie Lvovsky, Roxane Potereau, Léonie Simaga, toutes trois récompensées), qui a su toucher à la fois le public et le jury présidé par Marie Gillain avec sa très belle histoire de prison pour femmes. Le service public était également venu avec sa série phare, Dix pour cent. Résultat : un prix de la meilleure série pour cette troisième saison, toujours aussi drôle et enlevée que les deux premières. Si TF1 n’était pas en reste (avec, notamment, le téléfilm sur Jacqueline Sauvage jouée par Muriel Robin), c’est sans contexte Arte qui a tiré le mieux son épingle du jeu lors de la cérémonie de clôture, placée sous le signe d’un hommage au chanteur Rachid Taha disparu le premier jour du festival. Les téléfilms Une vie après de Jean-Marc Brondolo et Jonas de Christophe Charrier (avec l’inévitable Felix Maritaud, remarqué cette année au cinéma dans Un couteau dans le coeur et Sauvage) ainsi que la minisérie sur les lobbys et les pesticides, Jeux d’influence, ont trusté toutes les récompenses.
PRIX DE LA MEILLEURE SÉRIE POUR DIX POUR CENT, TOUJOURS AUSSI DRÔLE ET ENLEVÉE.