JEAN-CHRISTOPHE & WINNIE
Dans le sillage du succès de Paddington, Marc Forster revisite l’univers de Winnie l’ourson avec une grâce mélancolique et spielbergienne.
Une adaptation en prises de vue réelles des Aventures de Winnie l’ourson signée Marc Forster ? Un projet casse-gueule tant le cinéaste s’était loupé en revisitant l’univers de Peter Pan dans Neverland. Mais quelques minutes suffisent à comprendre que Jean- Christophe & Winnie va transcender le cadre du film pour enfants et déployer un charme qui ne vous lâchera plus. Un mélange des genres que l’on retrouve dans le choix des scénaristes : Allison Schroeder (Les Figures de l’ombre) a mêlé sa plume à celles d’Alex Ross Perry, figure de proue du mouvement Mumblecore, et de Tom McCarthy, réalisateur de Spotlight. Une drôle d’association qui a développé l’histoire de Jean-Christophe, ce gamin qui a passé son enfance entouré de ses animaux en peluche, avant que la guerre ne le métamorphose. Aujourd’hui responsable de la productivité d’une société de bagagerie, son implication dans son travail met à mal l’équilibre de son foyer. Jusqu’au jour où Winnie resurgit dans sa vie et le replonge dans ce temps de l’insouciance et de l’oisiveté. De sa photographie à la colorimétrie joliment délavée et à sa BO cosignée Jon Brion (Lady Bird), une douce mélancolie accompagne ce récit que Forster entraîne vers l’une des composantes majeures du cinéma spielbergien – cette idée de l’adulte qui a oublié l’enfant qu’il était – teintée d’élans à La vie est belle, avec Ewan McGregor en digne héritier de James Stewart.