Première

(2002), Les33 (2015) LeBateau (1982), K-19:LePiègedes­profondeur­s

Le réalisateu­r de Loin de la foule déchaînée raconte avec efficacité l’histoire vraie du naufrage du sous-marin russe Koursk il y a près de vingt ans.

- SYLVESTRE PICARD

Kursk commence sur une belle idée : après un prologue filmé au format 4/3, l’image passe au Scope lorsque le sous-marin du titre, filmé de très loin, plonge dans les flots au son d’un choeur élégiaque d’Alexandre Desplat. À l’instar de ses emplois récents – par exemple dans Le Monde fantastiqu­e d’Oz ou Mommy –, ce spectacula­ire changement de cadre annonce l’entrée dans un autre monde, bigger than life : celui où l’on exhibe les moyens spécifique­s au cinéma pour mieux affirmer que ce récit n’aurait pas pu être raconté autrement. En fait, ce récit du naufrage dramatique du Koursk ne cherche pas à être autre chose qu’un très honnête « d’après une histoire vraie », même si le film ne contextual­ise pas son action, à l’exception d’un extrait de concert de Metallica à Moscou. Kursk pourrait se passer n’importe quand dans la Russie forcément déliquesce­nte de l’aprèsguerr­e froide de 1990 à nos jours. Les bateaux sont pourris, les militaires au pouvoir de vieilles barbes obtuses, en revanche, les marins anglais, eux, sont de chevaleres­ques sauveteurs. Le scénario ne s’attarde pas sur l’aspect réel (on ne cite même jamais le nom de Vladimir Poutine), préférant concentrer son énergie sur le drame humain. Sur les derniers instants d’une bande de marins russes (menés par un Matthias Schoenaert­s d’une sincérité incroyable) promis à une mort effroyable à cause de l’inertie du pouvoir. De ce point de vue-là, le film est parfaiteme­nt réussi. • •

uDanemark, France, Belgique, Luxembourg • Thomas Vinterberg Matthias Schoenaert­s, Colin Firth, Léa Seydoux… • 1 h 50 7 novembre

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