Au pays de Candy
L’ex-tapineuse devenue prêtresse du X que joue Maggie Gyllenhaal dans The Deuce s’inspire de plusieurs figures pionnières de l’époque.
L’indépendance farouche d’Eileen Merrell en faisait déjà un personnage à part dans la saison 1 de The Deuce. De toutes les travailleuses de la 42e rue, elle était la seule à ne pas avoir de mac. Sa métamorphose cette saison en auteure porno chic acclamée, sous le sobriquet de Candy, peut sembler exagérément contemporaine dans le contexte hyper misogyne de l’époque. D’après David Simon, pourtant, le personnage amalgame plusieurs femmes fortes du New York interlope des 70s, et deux en particulier. La première se faisait réellement appeler Candy et bossait à mi-temps comme serveuse dans le bar de Vincent Martino (que joue Franco dans la série). Une ex-tapineuse marginalement impliquée dans les balbutiements du porno. La seconde, Candida Royalle, débuta comme actrice avant d’inventer derrière la caméra une nouvelle forme de porno woman-friendly, en rupture avec le tout-venant hardcore exclusivement dédié au plaisir mâle. Gyllenhaal, pour sa part, a sauté le pas de la mise en scène, largement inspirée, dit- elle, par le courage et l’intransigeance de Candy. Son premier film de réalisatrice, The Lost Daughter (d’après Elena Ferrante, donc irrévocablement « tradi »), est actuellement en tournage.