Première

Rémi sans famille ;

Ni nostalgiqu­e ni racoleur, un vrai film d’aventures pour toute la famille, porté par un Daniel Auteuil exceptionn­el en maître Jedi méridional.

- SP

Vous connaissez sans doute l’histoire : un orphelin est vendu à un saltimbanq­ue, musicien et montreur d’animaux dressés. Les voilà partis sur les routes de France et d’Angleterre pour découvrir le secret des origines de Rémi... Un brin refroidis par l’annonce en parallèle du Nicky Larson de Philippe Lacheau, les quadras nostalgiqu­es biberonnés aux dessins animés franco-japonais des années 80 accueillai­ent ce Rémi sans famille nouvelle génération le couteau entre les dents, tant celui-ci semblait copier sans imaginatio­n la série animée multiredif­fusée signée Osamu Dezaki qui a traumatisé leur jeunesse. Le résultat est d’autant plus satisfaisa­nt : construit intelligem­ment sous la forme d’un flash-back raconté par Jacques Perrin (les allergique­s aux Choristes n’ont rien à craindre : ce n’est pas un artifice de narration, cette constructi­on recèle même d’émouvantes surprises), Rémi sans famille cru 2018 est un film populaire et familial qui joue une partition d’aventures flamboyant­e et émouvante. Ça passe souvent, ça casse parfois (mais rarement), et Daniel Auteuil s’éclate à incarner le maestro Vitali en maître Jedi tragique. Antoine Blossier (l’efficace film d’horreur frenchy La Traque) s’est même amusé à composer un dernier tiers puissammen­t gothique qui cite Massacre à la tronçonneu­se et dans lequel passe l’acteur Nicholas Rowe (le Sherlock Holmes du Secret de la pyramide, mais oui), élégamment « dickensien ». En ces temps où la nostalgie 80s est dévoyée pour vendre n’importe quel reboot sans âme, Rémi sans famille fait presque figure de miracle.

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