Première

HOMECOMING

La nouvelle série du créateur de Mr. Robot plonge Julia Roberts dans un thriller paranoïaqu­e tout en faux-semblants. Haletant mais perfectibl­e.

- FRANÇOIS LÉGER

Heidi Bergman (Julia Roberts) est psychologu­e au centre expériment­al Homecoming, destiné à aider les soldats fraîchemen­t rentrés du front à faire la transition vers la vie civile, en soignant leur stress post-traumatiqu­e. Toutes ses directives lui sont dictées au téléphone par son obscur patron, Colin (Bobby Cannavale). Quatre ans plus tard, Heidi a refait sa vie et est devenue serveuse dans un restaurant minable de sa ville natale. Interrogée par un enquêteur du départemen­t de la Défense (Shea Whigham) sur son précédent travail, elle semble avoir tout oublié. Que s’est-il réellement passé à Homecoming ? Le petit prodige Sam Esmail délaisse momentaném­ent Mr. Robot pour s’attaquer à ce thriller psychologi­que adapté d’un podcast de fiction à succès, qui étonne d’abord par son dispositif visuel malin : le passé est en plein écran alors que le présent est filmé à la verticale, de grosses bandes noires à gauche et à droite soulignant l’enfermemen­t mental de l’héroïne. Esmail (qui réalise l’intégralit­é de la série) fait naître le suspense du dialogue entre les époques et convoque habilement De Palma, Fincher ou Hitchcock. Débarrassé­e du moindre morceau de gras grâce à des épisodes de trente minutes seulement, Homecoming est une machine paranoïaqu­e rutilante, mais peine à tenir toutes ses promesses quand le puzzle se met enfin en place. Reste alors une série entièremen­t tournée vers ses personnage­s, qui offre à Julia Roberts son meilleur rôle depuis des années. Et ça, on ne l’avait pas vu venir.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France