Première

RENCONTRE

Révélé par Hawks à 25 ans, James Caan, 78 ans, a tout vu, tout fait. Célébré à la Cinémathèq­ue, à l’affiche de Holy Lands, l’acteur nous raconte un demi-siècle de cinéma américain.

- PAR FRÉDÉRIC FOUBERT

James Caan

La dernière fois que Première s’est assis face à James Caan pour lui demander de raconter sa vie, c’était en 2013, au moment de la sortie de Blood Ties de Guillaume Canet. Mais la carrière du « Jewish Cowboy » est tellement vaste qu’on n’avait même pas eu le temps d’évoquer ses rencontres avec Howard Hawks et Michael Mann. Et puis, faire la conversati­on avec l’interprète de Sonny Corleone, c’est une propositio­n qu’on ne peut pas refuser... Voix rocailleus­e, anecdotes sans filtre, entertaine­r jusqu’au bout des ongles, Caan est déterminé à faire passer un bon moment aux plumitifs qu’il rencontre, comme fidèle à une éthique du show-business ancestrale. Une éthique qui n’aurait plus vraiment cours aujourd’hui, à cause de l’esprit de sérieux qui, selon lui, pollue le monde du cinéma. « On n’est pas là pour guérir le cancer » est son mantra, qu’il répète à chaque réalisateu­r ou acteur qui vient frapper à sa porte pour lui proposer un rôle ou lui demander conseil. Comme ses camarades de promo Dennis Hopper et Robert Duvall, James Caan a eu la chance de croiser le fer avec John Wayne, et c’est un peu comme s’il était dépositair­e du secret des grands anciens, ceux qui ont connu le temps des pionniers, du muet puis de l’âge d’or. Au mitan des seventies, Caan était une star, une vraie, un nom sur lequel on montait des films. Un synonyme du mot « virilité » aussi, à mi-chemin de Charles Bronson et Jack Nicholson. Il déclina le rôle de Superman et décida de jouer selon ses règles, quitte à se cramer aux yeux du business. Mais c’est encore lui qui raconte tout ça le mieux... Ladies and gentlemen, welcome to the Caan film festival.

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