Première

PREMIÈRE CONFIDENTI­EL

Le premier volet a si bien marché en Chine que le distribute­ur local Ifilmfilm est devenu coproducte­ur de cette suite. Sans pour autant influencer sa création ?

- u PAR ÉLODIE BARDINET

Minuscule 2 – Les Mandibules du bout du monde

Cinq ans après le joli succès de Minuscule – La Vallée des fourmis perdues, qui avait attiré 1,5 million de spectateur­s dans l’Hexagone, Thomas Szabo et Hélène Giraud dévoilent sa suite, Minuscule 2 – Les Mandibules du bout du monde. Un film d’animation, toujours produit par le studio Futurikon, où l’on retrouve la petite fourmi, la coccinelle et l’araignée pour une folle aventure jusqu’aux plages et forêts tropicales de la Guadeloupe. Comment a été créée cette oeuvre originale et « 100 % made in France », malgré la mention, dès l’ouverture du film, d’un cofinancie­r chinois, Ifilmfilm Entertainm­ent ? « L’explicatio­n est toute simple, répond en riant Thomas Szabo. Le soutien d’Ifilmfilm est principale­ment financier. » « Cette implicatio­n est née d’un coup de coeur de son patron Zhou Tianxiang pour notre histoire à la fois originale et universell­e, détaille le producteur Philippe Delarue. Minuscule a enregistré trois millions d’entrées à l’étranger, dont près d’un million en Chine, c’est énorme ! De plus, le marché du cinéma a depuis doublé là-bas. À l’époque, Zhou était simplement distribute­ur, mais le courant est bien passé entre Hélène, Thomas et lui, alors il a proposé de participer à la production. »

Pékin express

Une démarche qui a cependant demandé à ses créateurs quelques adaptation­s, comme le reconnaît le metteur en scène : « En Chine, le système de censure est compliqué, il y a très peu de films étrangers qui arrivent à passer la frontière. Pour avoir le statut de coproducte­ur, il faut respecter certaines conditions. Par exemple que la Chine soit représenté­e à l’écran, que ce soit par l’équipe technique, le casting ou les lieux de tournage. C’est pour ça qu’on fait un petit clin d’oeil à Pékin. L’autre demande était de convertir le film en 3D : le premier avait été filmé en relief avec deux lourdes caméras. Là, ça s’est fait en post-production. » « En Chine et en Russie, la 3D reste très attractive pour le public, analyse Philippe Delarue. C’est moins le cas en France depuis cinq ans. Notez que Minuscule 2 sera tout de même proposé chez nous en 3D, dans environ 15 % des salles. » Indépendam­ment de ces considérat­ions financière­s, le film a été véritablem­ent pensé comme une création française. « On a tourné une partie du film dans le Mercantour, puis tout le reste en Guadeloupe, déclare Thomas Szabo. Une fois les décors naturels dans la boîte, on a fait appel à des sociétés locales : Supamonx, le studio chargé d’animer les créatures, et The Yard, qui est spécialisé dans les effets visuels numériques. » « C’est très rare, surtout pour un long métrage doté d’un tel budget [14 millions d’euros contre 10 pour le premier], enchérit Delarue. Récemment, le seul film d’animation dans le même cas était Les As de la jungle, créé par la société TAT à Toulouse. Minuscule était à 90 % made in France et on est ravis d’avoir pu passer à 100 %. On essaye que nos emplois ne se délocalise­nt pas et ça fait du bien de constater que ça marche : cette suite est plus belle, on voit tout de suite l’évolution qualitativ­e. C’est très réjouissan­t d’avoir accompli ça. »

MINUSCULE 2 – LES MANDIBULES DU BOUT DU MONDE

De Thomas Szabo & Hélène Giraud • Avec la voix de Thierry Frémont… • Durée 1 h 30 • Sortie 30 janvier • Critique page 113

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Minuscule 2 – Les Mandibules du bout du monde

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