Première

RÉVÉLATION

Incarnant avec un charme fou l’un des pires criminels de l’histoire argentine, Lorenzo Ferro est la révélation de L’Ange.

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Lorenzo Ferro

u PROPOS RECUEILLIS PAR SYLVESTRE PICARD u PHOTO JULIEN LIENNARD

« Luis est Carlos. » Lorenzo Ferro n’avait pas 20 ans quand on l’a découvert dans

L’Ange, présenté à Cannes en 2018. La caméra de Luis Ortega n’a d’oeil que pour lui, dans la marinière de Carlos Puch, un ado criminel écumant le Buenos Aires des années 70. Produit par Pedro Almodóvar,

L’Ange est une histoire vraie : Puch a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 1972 pour avoir commis onze meurtres, des viols et des vols en tous genres. Drôle de rôle, mais parfait pour se révéler. « Luis est Carlos », affirme Chino Darín, fils de Ricardo Darín

(Dans ses yeux), qui joue son meilleur ami et complice.

« Il y a eu beaucoup d’impros. » Le corps pâle et fin de Lorenzo contraste évidemment avec celui, sombre et rugueux, de son partner in crime, Chino. Lorenzo est aussi « fils de » (celui de l’acteur Rafael Ferro), et L’Ange est son tout premier rôle. Il aime faire des battles de rap avec ses potes qui le surnomment « Toto ». D’où son naturel et son aisance dans la peau de Carlos, lors d’un tournage riche en impros.

« Le monde appartient aux voleurs et

aux artistes. » Cette punchline du film, Lorenzo la fait sienne : « C’est complèteme­nt vrai ! Voleur ou artiste ? Voleur, je l’ai déjà été, je n’ai plus qu’à devenir artiste, sinon je vais devoir travailler. C’est la dernière chose que j’ai envie de faire. Je suis un peu feignant, je crois. » De fait, il n’a aucun projet de film dans un avenir proche. Pour l’instant. u

L’ANGE

De Luis Ortega • Avec Lorenzo Ferro, Chino Darín, Cecilia Roth... • Durée 2h • Sortie 9 janvier • Critique page 101

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