La rancon du mal-aimé
Beaucoup aimeraient voir dans les errements qui ont accompagné la fabrication de Ma vie avec John F. Donovan le premier faux pas de Xavier Dolan, mais il se pourrait bien que le chaos qui colle à sa peau en fasse toute sa richesse... Récit d’un film malad
En mai 2016 sur la Croisette, Xavier Dolan présente en compétition Juste la fin du monde. En promo, le Québécois, qui a toujours plusieurs coups d’avance, donne quelques détails de son nouveau projet, Ma vie avec John F. Donovan : « C’est une histoire assez épique, ambitieuse, avec plusieurs mondes, de Londres à New York, entre 1902 et 2016. C’est une réflexion sur la façon d’être un artiste aujourd’hui dans le star-system hollywoodien. (...) Peut-on vivre sa vie et sa carrière en même temps ? » À côté du cinéaste, Marion Cotillard ne pipe mot mais acquiesce. Après tout, Hollywood, ses mirages, ses miroirs, ses alouettes, elle connaît. Ce nouvel opus se fera sans elle. Ce projet en langue anglaise – le premier de Xavier Dolan – se veut avant tout un hommage au cinéma de masse nord-américain qui l’a marqué enfant et adolescent : Jumanji, Titanic, Star Wars, Madame Doubtfire, les productions Marvel... Le casting comprend un aréopage ad hoc : Jessica Chastain, Natalie Portman, Kathy Bates, Susan Sarandon et la star britannique de la série Game of Thrones, Kit Harington. Le temps de récupérer un Grand Prix pour sa Fin du monde et Dolan file mettre en boîte ce Donovan qui sera tourné entre le Canada, les États-Unis, l’Angleterre et la République tchèque.
Le Québec vibre
De l’aveu même du cinéaste, ce projet autour d’un jeune garçon qui aurait entretenu une correspondance avec un acteur de télé populaire avant de devenir lui-même une star des plateaux est en grande partie autobiographique.