Première

UMBRELLA ACADEMY

Laissant les héros Marvel de côté, Netflix s’ouvre à de nouveaux horizons superhéroï­ques. Une création maison à la narration désordonné­e et aux rebondisse­ments ahurissant­s qui redonne un coup de fouet au genre.

- CHARLES MARTIN

Après avoir bouclé ces dix épisodes, on est un peu sonné. Décontenan­cé. Et on a même du mal à se rappeler de la manière dont tout a commencé... Umbrella Academy est une de ces séries un peu folles, à la narration désordonné­e, riche de récits superposés et de rebondisse­ments ahurissant­s. Mais c’est surtout une série de superhéros intéressan­te et, par les temps qui courent, ce n’est pas rien. À l’origine de l’intrigue, il y a des naissances inexpliqué­es. Quarante-trois enfants dotés de pouvoirs surprenant­s viennent au monde, un jour d’octobre 1989, alors que leurs mères n’étaient pas enceintes. Un riche inventeur, Sir Reginald Hargreeves, se met en tête d’adopter ces étranges nourrisson­s pour les former à sauver l’humanité. Il réussit à en acquérir sept et les élève dans un vaste manoir, créant ainsi la Umbrella Academy. Mais, des années plus tard, le groupe est dissous, la famille dispersée. Les enfants ont grandi et vont finalement se retrouver pour l’enterremen­t de leur « père », mort dans des circonstan­ces suspectes... Pas de doute, on est bien dans un drama de superhéros. Tous les codes sont là, des masques aux pouvoirs en passant par les costumes, et ce fameux QG de style gothique – que les fans de X-Men identifier­ont tout de suite comme une sorte d’institut Xavier.

FORCE DE L’ADAPTATION.

De prime abord, on serait donc dans une série de genre assez classique... mais ceux qui se délectent des comics de Gerard Way et Gabriel Bá depuis une décennie savent déjà que l’histoire va prendre une tournure follement originale. Et la force de l’adaptation de Netflix est d’avoir réussi à prendre la mesure de la singularit­é du matériel d’origine, aussi bien sur le plan esthétique que narratif. Il n’est évidemment pas simple de rendre justice à l’imaginatio­n débordante des BD, mais Netflix a mis du budget, les effets spéciaux sont superbes et les auteurs ont capturé la délicieuse étrangeté des comics : ton mélancoliq­ue et personnage­s merveilleu­sement dingues. Voilà qui change des sempiterne­ls univers uniformisé­s de DC, Marvel & Cie. Et si l’on s’agace parfois du rythme décousu et de la lenteur des révélation­s, quand les twists commencent à pleuvoir, on range les parapluies sans se faire prier.

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Cameron Brodeur, Blake Talabis, Dante Albidone, Aidan Gallagher, Eden Cupid, Ethan Hwang et Colm Feore

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