Première

SWANN ARLAUD VU PAR...

Cinq réalisateu­rs qui l’ont dirigé racontent leurs collaborat­ions gagnantes avec le comédien.

- u PAR THIERRY CHEZE

Emmanuel Hamon

« J’avais remarqué Swann dans Les Anarchiste­s par son côté fiévreux et habité. Et j’ai eu envie de faire appel à lui pour Exfiltrés où il était essentiel que le spectateur s’identifie d’emblée à ce personnage qui ne comprend pas la situation à laquelle il doit faire face : le départ de sa compagne vers la Syrie avec son fils. Il est impuissant, se prend mur sur mur. Il me fallait un comédien capable d’apporter une épaisseur et une densité à cette impuissanc­e. Or Swann, c’est une Rolls. Il répond instantané­ment aux directions que vous pouvez lui donner en ajoutant des idées enrichissa­ntes. C’est un partenaire incroyable pour un réalisateu­r. »

Hubert Charuel

« Lors du casting, Swann a été le seul à me faire rire. J’ai donc compris… qu’il avait compris le ton décalé que je souhaitais apporter à la noirceur de la situation. Il a aussi tout de suite saisi que Petit Paysan était d’abord un film sur un métier. D’où son investisse­ment physique pour être crédible dès le premier plan. Sur le plateau de ce film que je souhaitais familial, il a su désacralis­er les choses alors que la moitié des comédiens étaient non profession­nels. Swann sait faire le pont avec tout le monde, spontanéme­nt. Cette sympathie jamais jouée constitue sa nature profonde. »

François Ozon

« J’avais adoré sa fragilité et sa sensibilit­é à fleur de peau dans Petit Paysan. C’est exactement ce que je recherchai­s pour le personnage d’Emmanuel, porteur d’une souffrance psychologi­que et physique plus visible que les deux autres personnage­s de Grâce à Dieu. Et c’est exactement ce que j’ai retrouvé sur le plateau avec en plus une capacité à rebondir sur les directions que je pouvais donner durant les prises. Comme cette gifle à sa compagne qui n’était pas écrite. Je n’ai jamais senti Swann déstabilis­é. Il émane de son jeu une vérité étonnante. »

Clément Cogitore

« On était ensemble aux Arts déco à Strasbourg, puis on s’est perdus de vue. Le recroiser par hasard à Cannes des années plus tard m’a donné envie de travailler avec lui. J’ai écrit le personnage de Jérémie dans Ni le ciel ni la terre spécialeme­nt pour lui. Swann est magnétique. Il attrape l’image. Il a une présence complexe qui parvient à exprimer naturellem­ent des choses assez contradict­oires et ambigües et donne de l’épaisseur aux personnage­s qu’il incarne. C’est aussi un acteur précis et constant, à l’écoute, sensible, qui fait beaucoup de propositio­ns. Comme réalisateu­r, on aime autant l’avoir à bord qu’à l’image. »

Lucas Bernard

« C’est mon producteur Florian Môle qui a eu l’idée de Swann pour ce rôle de voleur de tableaux, et dès notre premier contact, sa voix m’a accroché. Dans Un beau voyou, j’ai cherché à développer une langue et des effets de dialogues avec lesquels il a été instantané­ment à l’aise. Comme Charles Berling et Jennifer Decker, il a su donner vie au ton décalé des échanges entre les différents personnage­s avec un naturel de chaque instant. Il a apporté énormément à la musicalité de l’ensemble. »

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