Première

ALEX, LE DESTIN D’UN ROI

Neuf ans après son Attack The Block, Joe Cornish revient avec un film de fantasy pour gamins, foutraque, mais débordant d’énergie et puissammen­t fun. Avec une vraie découverte : la nouvelle star Louis Serkis qui crève l’écran.

- GG

Attack the Block avait montré l’horizon esthétique de Joe Cornish : les production­s Amblin mais remixées pour la génération hip-hop ; du spectacula­ire et un émerveille­ment candide ; une passion pour les mythes (pop ou plus anciens) réinventés à travers un univers de gamers et de souvenirs cinéphiles. C’est le cas une fois de plus avec ce nouveau film qui ressemble d’ailleurs à un fantasme d’ado. Alex est un collégien de 12 ans qui se fait un peu martyriser par les élèves de sa classe. Un jour, il tombe sur

une épée magique qu’il extraie d’un bloc de béton. Il vient de réveiller la fée Morgane qui n’a qu’une idée en tête : transforme­r le Royaume-Uni en un territoire sans leader et un pays divisé. Pour l’en empêcher, il s’embarque dans une aventure qui l’emmènera jusqu’à Tintagel, où il croisera en chemin un Merlin qui peut prendre l’apparence d’une vieille chouette, d’un vieux punk ou d’un Apollon adolescent ; deux voyous qui vont se transforme­r en chevaliers ; une armée de squelettes aux yeux de lave et aux épées menaçantes, et finalement une table ronde...

UN CHARME FOU. Tout cela ne fait pas toujours sens, même si on y applique les vieilles grilles structural­istes. On parlait d’Amblin : si le film n’arrive pas tout à fait à la hauteur de son modèle, il s’y déploie un souffle, une énergie et une volonté de faire du cinoche qu’on n’avait pas vus depuis longtemps et qui emportent toutes les réserves. Certes, les personnage­s ne sont pas toujours bien développés ; certes, la relecture moderne de la geste arthurienn­e est parfois caricatura­le. Mais le terrain de jeu inventé par le cinéaste est tellement libre, tellement bordélique et tellement joyeux qu’on a envie de plonger la tête la première. Et surtout, les jeunes héros sont tous incarnés avec un charme fou. Il faut voir la performanc­e du jeune Louis Serkis ou la manière dont Patrick Stewart semble s’éclater dans la peau du magicien barbu. Alex, le destin d’un roi n’est peut-être pas parfait, mais il est toujours sauvé par sa modestie, son hallucinan­te puissance de créativité et cette conviction que sauver le monde ne nécessite pas toujours de résoudre tous les problèmes.

ALLEZ-Y SI VOUS AVEZ AIMÉ LesGoonies (1985), Excalibur (1981), Star du st, le mystère de l’ étoile (2007)

The kid who would be king • Pays Royaume-Uni

• De Joe Cornish • Avec Louis Serkis, Rebecca Ferguson, Patrick Stewart… • Durée 2h

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Rhianna Dorris, Tom Taylor, Louis Serkis et Dean Chaumoo

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