Une filmo TRÈS PERSONNELLE

Chacun des films réalisés par Guillaume Canet résonne, comme Les Petits Mouchoirs, avec des moments particuliers de sa vie. Il nous explique lesquels.

Mon idole (2002)

Un chauffeur de salle est invité par un producteur qu’il admire à bosser sur un concept d’émission qu’il a imaginé… Avec cette comédie noire et grinçante sur les rapports de pouvoir, Canet retrouve le plébiscite critique qui le fuyait alors comme acteur. Quand j’écris Mon idole, je ne reçois plus de scénario depuis un an. Et je réalise m’être perdu dans une quête effrénée de reconnaissance après La Plage et avoir oublié pourquoi je voulais faire ce métier : être réalisateur. J’accepte ainsi de jouer dans Vidocq où je suis très mauvais. J’imagine donc Mon idole, qui joue justement avec cette obsession d’être prêt à tout pour réussir. »

Blood Ties (2013)

La rivalité entre deux frères, l’un flic, l’autre voyou. Canet remake Les Liens du sang de Jacques Maillot. Un hommage au Nouvel Hollywood accueilli fraîchement. Le retour de bâton classique après le carton des Petits Mouchoirs. Après Les Petits mouchoirs, j’ai envie d’un nouveau défi. Ce sera donc Blood Ties pour me prouver que je suis capable de bosser avec les Américains. Mais aussi parce que la femme que j’aime travaille alors aux États-Unis et que j’ai envie d’être avec elle. »

Ne le dis à personne (2006)

Un pédiatre voit ressurgir le fantôme de sa femme, morte huit ans plus tôt… Canet adapte Harlan Coben et signe un thriller haletant, peuplé de scènes virtuoses comme cette course-poursuite sur le périph. Il devient le plus jeune lauréat du César du meilleur réalisateur. Ne le dis à personne est avant tout une grande histoire d’amour. Que je me lance à ce moment précis de ma vie dans ce film sur un homme qui a perdu sa femme n’a en rien d’un hasard : je suis en plein divorce. »

Rock’n Roll (2017)

Guillaume comprend qu’il est devenu ringard aux yeux des autres et est prêt à tout pour que ça change ! Un numéro d’autodérision de haut vol qui lui vaut une nomination au César du meilleur acteur. Après l’échec de Blood Ties, j’ai perdu toute envie de ce métier et je découvre que les gens ont une image de moi très éloignée de ce que je suis. Sans compter le fait d’apprendre par la presse que Brad Pitt est le père de ma fille ! (Rires.) Je suis fatigué qu’on joue avec ma vie depuis des années.

Et je pense que me prêter à cet exercice peut se révéler très marrant. Ainsi naît Rock’n Roll. »