Première

LA GUERRE DU STREAM N’AURA PAS LIEU

- GAËL GOLHEN RÉDACTEUR EN CHEF

Avec sa bouille si mignonne, Baby Yoda serait donc le cheval de Troie de Disney+. La ruse ultime qui permettra à Mickey de tout rafler dans la guerre des plateforme­s. Depuis quelques mois, on ne parle plus que de ça : la rivalité entre les monstres du streaming qui, d’après internet, pourrait laisser de nombreux morts sur le carreau. La réalité risque d’être beaucoup moins sanglante que prévu. L’idée d’une guerre des plateforme­s sous-entend qu’il pourrait y avoir un vrai conflit, ou au moins une période de tension entre les différents acteurs du marché. Mais les patrons de Netflix, Apple TV+ ou Disney+ le disent depuis le début : chaque médium existe dans un univers différent. Dans une lettre à ses actionnair­es, Netflix expliquait qu’« à l’image du passage de la télé broadcast au câble, cette immense révolution ouvrira de nouvelles opportunit­és pour tous ». Ce que confirmait Bob Iger peu après : « Pour le consommate­ur, Disney+ sera très différent de ce qu’il vient chercher chez Netflix, Amazon ou Apple. » Comme dans n’importe quel domaine, les plus gros se battront pour avoir la suprématie de l’écosystème, mais l’ambition de chaque groupe est finalement très différente. Si la stratégie de Netflix repose uniquement sur le streaming, Amazon cherche d’abord à recruter de nouveaux abonnés pour son site de vente en ligne quand Apple veut promouvoir ses produits et Disney affiner ses datas pour ses parcs et son public. La bonne nouvelle ? Si l’on croit encore aux vertus du système, alors ce sont les acteurs, producteur­s et réalisateu­rs qui aideront ces plateforme­s à séduire les consommate­urs. Et si compétitio­n il y a, ce sera sur la qualité des programmes : les compagnies qui proposeron­t les meilleures offres qualitativ­es seront toujours là quand on aura fini de parler d’une hypothétiq­ue guerre des plateforme­s…

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