Première

MINE DE RIEN

Des chômeurs imaginent un destin original pour une ancienne mine. Un conte social aux airs de Full Monty. Prix du public au festival de l’Alpe d’Huez.

- SOPHIE BENAMON

Il y a du Full Monty dans ce Mine de rien ! Un parti pris d’ailleurs totalement assumé à travers un joli clin d’oeil où les chômeurs font la queue à la banque postale pour retirer le maigre argent qu’ils espèrent percevoir. Avec son premier film, Mathias Mlekuz démontre que la comédie sociale n’est pas l’apanage des seuls Britanniqu­es. À chacun son style. Là où les Anglais se battent souvent pour changer leur vie, nos Français vont, eux, mener un combat pour leur ville, leur âme. Dans une ville du nord de la France où le chômage est le quotidien de beaucoup, un dernier symbole est sur le point de tomber : le démantèlem­ent de la vieille mine, fermée trente ans auparavant. De vieux mineurs s’y opposent en faisant un sit-in devant, couverture sur les genoux. C’est là qu’ils bercent ceux venus les soutenir du récit de leurs luttes. Germe alors l’idée de transforme­r ce morceau de patrimoine industriel en parc d’attraction­s. Le film est habité par une belle énergie ; il est mené par un Arnaud Ducret surprenant et grave, affublé d’un clown blanc priapique interprété par Philippe Rebbot. Le duo insolite fédère un collectif hétéroclit­e et sympathiqu­e. Car Mine de rien fait aussi une belle place à des seconds rôles très justes : Hélène Vincent en maman atteinte de la maladie d’Alzheimer et Rufus en ancien mineur. Même s’il n’est pas exempt de maladresse­s, ce premier film nous réserve de jolis moments et une bonne dose d’optimisme.

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Arnaud Ducret et Hélène Vincent

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