Première

THE PEANUT BUTTER FALCON

Shia LaBeouf s’improvise clochard céleste et mentor d’un jeune trisomique dans un road-movie initiatiqu­e multi-récompensé...

- FRANÇOIS RIEUX

Tyler a les mains calleuses, les traits creusés, des fringues crades. Il trace sa route, fuyant des créanciers. Sur le chemin, il croise Zak, jeune homme atteint du syndrome de Down qui s’est fait la malle de son institut spécialisé pour réaliser son rêve : devenir le meilleur catcheur du monde. The Peanut Butter Falcon n’est pas un feelgood movie comme les autres. Il flotte dans l’air un parfum de nostalgie mélancoliq­ue, de rêves brisés, de deuil impossible et d’amitié improbable, comme dans une nouvelle de J. D. Salinger. C’est une échappée belle, digne des odyssées racontées par Jack Kerouac ou Mark Twain ; une de ces histoires où deux parias s’enfuient, aspirant à un monde meilleur, envers et contre tous. Un joli premier film, sans prétention, qui a fait le tour des festivals, y compris en France, glanant une petite moisson de prix pour finalement atterrir sur les plateforme­s VOD. Ce qui n’est pas très grave : l’important serait plutôt de rattraper au plus vite cette pépite qui risque de passer sous les radars, notamment pour découvrir l’alchimie détonante entre ses deux interprète­s. D’un côté Shia LaBeouf, qui se réinvente film après film en se délestant du poids du passé et, de l’autre, l’acteur non profession­nel Zack Gottsagen, révélation touchante d’une oeuvre à l’image de sa vie. Ces losers magnifique­s font mieux que nous raconter l’histoire de deux électrons libres différents qui s’attirent inéluctabl­ement. Ils la vivent.

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Zack Gottsagen et Shia LaBeouf

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