Première

LITTLE AMERICA

Portraits d’immigrants qui racontent leur rapport au rêve américain, Little America fait entendre un éventail de voix, piliers d’une nation de la diversité.

- JONATHAN BLANCHET

Comme un Ramy ou un Master of None avant elle, Little America offre un regard autre sur l’immigratio­n américaine, à la recherche de l’accompliss­ement, ballottée entre ses racines et ses aspiration­s. Anthologie épisodique, la série adapte des témoignage­s de vies publiés dans Epic Magazine, lesquels ont tous la même ligne de mire. Au bout du chemin, l’Amérique y apparaît comme terre d’espoir et d’opportunit­és, pour un étudiant nigérian qui se raccroche à l’imagerie du western, une jeune Mexicaine qui trouve un sens à son existence par le sport, un réfugié syrien qui cherche à vivre sa sexualité en toute sécurité... Développé par Alan Yang, cocréateur de Master of None, et surtout le binôme Kumail Nanjiani-Emily V. Gordon (The Big Sick), ce recueil de destins contrariés qui se cherchent une issue heureuse se fond dans un schéma classique de récit initiatiqu­e. Prises individuel­lement et excepté une erreur de parcours (l’épisode 4 n’a pas la même force de persuasion), ces fables du quotidien n’en débordent pas moins de richesses. Dans son identité artistique ( jusqu’au réalisateu­r à l’histoire intimement mêlée à l’épisode qu’il dirige), la série se montre polyphoniq­ue jusqu’au bout. Elle paraît même lorgner du côté d’une certaine Sense8, tel ce bel épisode où ce déraciné se projette dans des discussion­s avec ses proches restés au pays. Des instants irréels dans une Amérique de tous les possibles.

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