LITTLE AMERICA
Portraits d’immigrants qui racontent leur rapport au rêve américain, Little America fait entendre un éventail de voix, piliers d’une nation de la diversité.
Comme un Ramy ou un Master of None avant elle, Little America offre un regard autre sur l’immigration américaine, à la recherche de l’accomplissement, ballottée entre ses racines et ses aspirations. Anthologie épisodique, la série adapte des témoignages de vies publiés dans Epic Magazine, lesquels ont tous la même ligne de mire. Au bout du chemin, l’Amérique y apparaît comme terre d’espoir et d’opportunités, pour un étudiant nigérian qui se raccroche à l’imagerie du western, une jeune Mexicaine qui trouve un sens à son existence par le sport, un réfugié syrien qui cherche à vivre sa sexualité en toute sécurité... Développé par Alan Yang, cocréateur de Master of None, et surtout le binôme Kumail Nanjiani-Emily V. Gordon (The Big Sick), ce recueil de destins contrariés qui se cherchent une issue heureuse se fond dans un schéma classique de récit initiatique. Prises individuellement et excepté une erreur de parcours (l’épisode 4 n’a pas la même force de persuasion), ces fables du quotidien n’en débordent pas moins de richesses. Dans son identité artistique ( jusqu’au réalisateur à l’histoire intimement mêlée à l’épisode qu’il dirige), la série se montre polyphonique jusqu’au bout. Elle paraît même lorgner du côté d’une certaine Sense8, tel ce bel épisode où ce déraciné se projette dans des discussions avec ses proches restés au pays. Des instants irréels dans une Amérique de tous les possibles.