Première

RÉVÉLATION

Alejandro Landes

- ◆ PROPOS RECUEILLIS PAR THOMAS BAUREZ

« Je n’aime pas qu’on me range dans une

catégorie. » À 40 ans, le Colombiano­Équatorien Alejandro Landes a déjà vécu plusieurs vies : avant de passer derrière une caméra, il a suivi des études d’économie, de journalism­e et même d’architectu­re aux États-Unis. Il a ensuite signé Cocalero, un documentai­re sur la campagne électorale d’Evo Morales en Bolivie en 2005, puis est passé à la fiction avec Porfirio, drame social et politique, remarqué à la Quinzaine des réalisateu­rs en 2011. « Monos a été compliqué à financer car impossible à définir. » Buñuel, Larry Clark, Claire Denis, Coppola, Herzog... Monos croule sous les références. Il y est question d’une bande d’ados armés jusqu’aux dents chargée de veiller sur une otage américaine au sommet des montagnes colombienn­es avant de devoir la conduire, sous pression, au coeur de la jungle. Mais, plus le récit avance, plus Landes dévore ces influences pour délivrer une oeuvre qui n’appartient qu’à lui. « Mon film se veut à la fois spectacula­ire

et minimalist­e. » Landes assume ses influences mais tempère un peu : « Contrairem­ent à ceux d’Aguirre, la colère de Dieu ou de

Sa Majesté des mouches, mes personnage­s ne sont pas des Européens qui viennent d’arriver dans une contrée nouvelle. Ils n’ont pas la tête levée et les yeux écarquillé­s devant ces paysages. » Et lorsqu’il parle de sa mise en scène, le réalisateu­r se fait soudain mélomane : « La musique de Mica Levi devait rendre compte de cette dualité que je recherchai­s. »

MONOS

De Alejandro Landes • Avec Julianne Nicholson, Moisés Arias, Sofia Buenaventu­ra…

• Durée 1 h 43 • Sortie 4 mars • Critique page 99

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