RÉVÉLATION
Alejandro Landes
« Je n’aime pas qu’on me range dans une
catégorie. » À 40 ans, le ColombianoÉquatorien Alejandro Landes a déjà vécu plusieurs vies : avant de passer derrière une caméra, il a suivi des études d’économie, de journalisme et même d’architecture aux États-Unis. Il a ensuite signé Cocalero, un documentaire sur la campagne électorale d’Evo Morales en Bolivie en 2005, puis est passé à la fiction avec Porfirio, drame social et politique, remarqué à la Quinzaine des réalisateurs en 2011. « Monos a été compliqué à financer car impossible à définir. » Buñuel, Larry Clark, Claire Denis, Coppola, Herzog... Monos croule sous les références. Il y est question d’une bande d’ados armés jusqu’aux dents chargée de veiller sur une otage américaine au sommet des montagnes colombiennes avant de devoir la conduire, sous pression, au coeur de la jungle. Mais, plus le récit avance, plus Landes dévore ces influences pour délivrer une oeuvre qui n’appartient qu’à lui. « Mon film se veut à la fois spectaculaire
et minimaliste. » Landes assume ses influences mais tempère un peu : « Contrairement à ceux d’Aguirre, la colère de Dieu ou de
Sa Majesté des mouches, mes personnages ne sont pas des Européens qui viennent d’arriver dans une contrée nouvelle. Ils n’ont pas la tête levée et les yeux écarquillés devant ces paysages. » Et lorsqu’il parle de sa mise en scène, le réalisateur se fait soudain mélomane : « La musique de Mica Levi devait rendre compte de cette dualité que je recherchais. »
MONOS
De Alejandro Landes • Avec Julianne Nicholson, Moisés Arias, Sofia Buenaventura…
• Durée 1 h 43 • Sortie 4 mars • Critique page 99