CONTAGION ?
On pourrait faire beaucoup de blagues autour du titre (Twitter ne s’en est pas privé), mais la déprogrammation du nouveau James Bond, Mourir peut attendre, ne prête pas vraiment à rire. On a appris la nouvelle alors qu’on bouclait ce numéro – dans lequel vous trouverez d’ailleurs un article sur le film. Et de fait, le Covid-19 a commencé de chambouler une industrie déjà bien fragilisée. La Chine, territoire désormais essentiel du cinéma mondial, est à l’arrêt. La Corée du Sud a fermé ses salles, et les industries japonaise et italienne sont en train de plonger. Certains tournages sont au point mort – dont Mission : Impossible 7, qui devait être filmé à Venise–, et en France, la menace gronde. Des festivals sont reportés (CannesSéries notamment), des salles restent closes et le futur est incertain. Les questions fusent : le report de Mourir peut attendre n’est-il que le premier d’une longue série ? La saison des blockbusters va-t-elle être touchée ? Le Festival de Cannes aura-t-il bien lieu ? Alors que le cinéma français s’est depuis quelques années totalement organisé autour de l’événement, si la Croisette était interdite au public en mai prochain, ce serait un sacré coup dur pour le secteur.
Certains analystes estimaient début mars que l’impact du virus sur l’industrie mondiale pourrait atteindre une perte totale de 5 milliards de dollars. Bon, on n’en est pas encore là. Et à l’heure où l’on écrit ces lignes, une certitude demeure : face à la paranoïa et à la concurrence du streaming, il va falloir proposer des films encore plus intrigants et encore plus séduisants pour amener les spectateurs dans les salles obscures. The show must go on...