Première

RÉVÉLATION

Dans Le Sel des larmes, il joue l’éternel héros romantique selon Philippe Garrel. Portrait d’un jeune homme de 26 ans tombé là presque par hasard.

- PROPOS RECUEILLIS PAR THOMAS BAUREZ PHOTO ALEXANDRE ISARD

Logann Antuofermo

« En jouant la comédie, je me suis enfin senti à ma place. »

Commençons par le pedigree. Antuofermo ? « Dans le jargon du village natal de mon père, dans les Pouilles, on peut traduire ça par : les yeux fermés... Enfin, je crois, j’aime bien me raconter ça…. » Et tant qu’on est sur le pedigree, Logann ? « C’est un prénom forain, ça vient de ma famille maternelle. » Pour le reste, le jeune homme de 26 ans, à l’affiche du Sel des larmes de Philippe Garrel, vient de la banlieue parisienne. Le théâtre lui est tombé dessus à 11 ans en suivant un copain inscrit dans un cours de quartier. « Il aurait fait de la peinture, j’aurais pris un pinceau ! Il n’y avait rien de prémédité. »

« Mes parents m’ont dit : “Fonce, si ça ne marche pas, tu feras autre chose !” »

À 16 ans, il quitte l’école et rêve de planches. Celles du théâtre, bien sûr, mais aussi celles qu’il sculpte et travaille dans ses cours de menuiserie. « Je me disais qu’ainsi, je pourrais construire moi-même les décors des pièces dans lesquelles je jouerais et que je mettrais en scène. C’est d’ailleurs ce que j’ai fait et que je continue à faire. »

« Avec Philippe Garrel, tout est doux. »

Viennent ensuite les années du Conservato­ire national de Paris dont il est sorti diplômé en juin dernier. L’un de ses profs est Philippe Garrel. Ses copines de promo sont Oulaya Amamra et Souheila Yacoub. Tout ce monde-là compose Le Sel des larmes. Un an de répétition tous les samedis, deux mois de tournage et une seule prise à chaque fois. « Philippe Garrel croit avant tout à l’alchimie, à l’interactio­n entre les interprète­s. Ses films ont une force intemporel­le. » Et après ? « Du théâtre forcément ! Quant au cinéma, je laisse venir, on verra bien… »

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