À COEUR BATTANT
Un couple fait l’amour. La caméra les filme s e n s u e l l eme n t , en champ contrechamp très serré. Bébé pleure. Julie se lève précipitamment devant le regard subjectif de Yuval. Le sexe, c’est fini, tout comme le suspense esthétique de cette scène : on comprend que le couple dialogue par écrans interposés, elle à Paris, lui à Tel Aviv. La cinéaste va-telle tenir ce pari fou de nous faire vivre leur relation à distance pendant 1 h 30 suivant le même procédé ? Elle y parvient plutôt, oui. Ce n’est finalement pas tant ce choix narratif et esthétique qui dérange un peu, mais plutôt le côté programmatique assez prévisible de l’histoire. Les deux acteurs, quant à eux (la délicate Judith Chemla et le charismatique Arieh Worthalter) sont formidables et parviennent à rendre tangible ce couple virtuel.