Le Film QUI…
… vous a donné envie de devenir acteur ?
Je viens d’une famille de commerçants. À la maison, on n’était pas vraiment portés sur le cinéma. Pourtant, jeune, ma mère m’a amené voir Itinéraire d’un enfant gâté. Ça a été une révélation, je me suis beaucoup identifié à Belmondo qui joue un chef d’entreprise. C’est devenu mon acteur préféré. Un régal, très années 80, du ciné à la Bernard Tapie.
... ne fait rire que vous ?
Le plus grand navet du monde : Les Sous
Doués en vacances. Je l’ai encore revu récemment. C’est un cinéma d’une autre époque, très caricatural, notamment sur l’homosexualité, mais je ne sens pas non plus de malveillance ou de cynisme de la part de Claude Zidi.
Le film est plus ouvert qu’il n’y paraît, érigeant l’idiotie au rang de vertu. C’est presque du dadaïsme.
... devrait être envoyé aux extraterrestres pour établir un premier contact ?
Il faut une oeuvre très humaine à la fois violente, tendre et désespérée... Manchester
by the Sea ! Ce film m’a totalement bouleversé. Il raconte l’humanité dans toute sa nature fragile et résiliente. Si on le montre aux aliens, ils vont tout de suite se dire qu’ils peuvent nous envahir, mais qu’une fois installés, ils vont morfler car on est capables de se battre de toutes nos forces.
... est un chef-d’oeuvre incompris ?
Starship Troopers. Je pense que beaucoup de gens n’ont pas saisi son vrai message lorsqu’il est sorti en salles. On y voyait un film de guerre surfant sur de la propagande américaine. Un peu comme
Rocky IV. En réalité, c’est un brûlot antimilitariste qui dézingue la politique des États-Unis.
... vous remonte le moral en cas de coup dur ?
J’adore ajouter de la mélancolie à la mélancolie. Ma période la plus compliquée a été entre 22 et 25 ans. Ma meuf m’avait largué, j’arrivais à Paris, j’essayais de devenir comédien... C’était dur. À cette époque, je regardais en boucle Supergrave. Une comédie sur la fin de l’adolescence et le basculement dans l’âge adulte, beaucoup plus triste qu’elle n’y paraît. Comme
souvent chez Judd Apatow.