Le Film QUI…
… vous a donné l’amour du cinéma ?
Longtemps, ma mère m’a mis sous les yeux la K7 de West Side Story en insistant pour que je la voie. Or, à l’idée de rester assise pendant 2 h 30, j’étais au bout de ma vie. Mais son harcèlement a fini par payer !
(Rires.) Au bout de cinq minutes, j’ai eu l’impression que ce film avait été fait pour moi. Tout me parlait: les bandes rivales, l’amour impossible, la danse, la culture latine, cette idée du rejet de l’étranger alors que trois de mes grands-parents sont immigrés… J’aurais adoré jouer dans le remake de Spielberg. J’étais prête pour être son Anita. (Rires.) Je connais les chorégraphies et les dialogues par coeur.
… vous a permis de draguer ?
En seconde, Le Péril jeune était le film que j’avais envie de voir et de revoir en espérant que celui dont j’étais amoureuse mette sa main dans la mienne pendant toute la durée de la K7.
… vous a donné envie de faire du cinéma ?
À la maison, on a usé une petite poignée de vidéos avec mon frère : Les Gremlins, L’Histoire sans fin, mais surtout E.T. ! À 8 ans, c’est ce film qui m’a donné envie de passer un jour derrière la caméra en m’ouvrant les yeux sur les histoires incroyables que le cinéma permettait de raconter, de manière plus grande encore que la musique. J’étais déjà branchée «raconteurs d’histoires» avec Nougaro, Montand, Bécaud… Mais là, tout prenait une dimension dingue que je n’avais jamais imaginée.
… est un chef-d’oeuvre sous-estimé ?
Hasta la vista du Belge Geoffrey Enthoven. Le film idéal pour vous remonter le moral. Trois jeunes handicapés qui font croire à leurs parents qu’ils vont faire un tour d’Europe alors qu’ils ont réussi à convaincre leur infirmier de les emmener dans une maison close en Espagne... Les comédiens sont dingues et le scénario dément. Il n’a vraiment pas eu le succès qu’il méritait.
… a la meilleure bande originale ?
Mon fils ne s’appelle pas Nino pour rien… J’ai une passion pour Nino Rota et surtout pour la musique d’Amarcord, car elle fait pousser du soleil partout dans ma maison. Dès ses premières notes, se bousculent les images de l’Italie dans ce que ce pays a de plus beau: ces femmes débordantes de volupté, son côté transgressif… Dès que je l’entends, j’ai envie d’être avec mon grand-père de 96 ans atteint d’Alzheimer et de danser une valse avec lui.