Pourquoi nous retournerons au cinéma…
Lumières sur les salles obscures
Depuis le début de l’épidémie, le 7e art est en difficulté. Quarante personnalités ont accepté de partager avec nous leurs plus beaux souvenirs de cinéma et de nous dire pourquoi, dès que le confinement sera levé, elles retourneront dans les salles. 2019
avait été un millésime exceptionnel. 219 millions de spectateurs. La deuxième année du siècle en termes de box-office ! Si janvier et février 2020 avaient montré un fléchissement (26 % des entrées envolées), on gardait espoir. L’année était encore longue et les événements cinéma suffisamment nombreux pour inverser la tendance (James Bond, le nouveau Nolan, et tous les films pressentis pour Cannes). Et puis, soudain, comme partout dans le monde, la vague du coronavirus a tout emporté sur son passage. Un pays à l’arrêt, des habitants confinés, des morts par milliers, les activités jugées non indispensables fermées à double tour. La distanciation sociale est devenue la règle, tout rassemblement culturel – dont les salles de cinéma – un danger public. À l’heure où nous bouclons ce magazine, impossible de savoir quelle sera la situation précise de notre pays au moment où vous le lirez. Pourtant, nous avons eu envie de nous projeter, et d’anticiper la sortie de crise. Avec un mot d’ordre : vivement ce moment où nous retournerons dans les salles ! Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls à le penser. Un sondage Vertigo Research* indique qu’aller voir un film au cinéma serait la deuxième activité postconfinement choisie par les Français. Le signe d’un lien, certes distendu, mais jamais rompu, car entretenu, il est vrai, par les plateformes de streaming, les sites de VOD et autres chaînes de télé qui ont nourri (et continuent de le faire), en partie, le manque.
Et si cet éloignement forcé pouvait finalement se révéler bénéfique ? S’il montrait que rien ne remplacera jamais le bonheur unique de découvrir un film sur un grand écran au milieu d’inconnus, guidés par la même curiosité. C’est en tout cas ce que nous, à Première, croyons et défendons. Alors, on a eu envie d’interroger ceux qui font le cinéma au quotidien. Pour qu’ils nous racontent leur lien intime à la salle et nous expliquent pourquoi y retourner sera une priorité pour eux une fois ce cauchemar quelque peu dissipé. Paroles de passionnés. * Réalisé entre le 26 et le 31 mars sur un échantillon de 1 000 personnes qui sont allées au cinéma ces douze derniers mois.