EN COUVERTURE
BAC Nord de Cédric Jimenez
Au départ, il y a une histoire vraie, un scandale ultra-médiatisé en 2012 – en pleine alternance politique –, alors que François Hollande vient de succéder à Nicolas Sarkozy à l’Élysée. Dix-huit membres de la BAC (Brigade anticriminalité) de Marseille se retrouvent sous le feu des projecteurs quand ils sont déférés en correctionnelle pour trafic de stupéfiants et rackets. Une affaire qui n’est pas encore totalement jugée et dont Cédric Jimenez a choisi de s’emparer pour son quatrième long métrage. En se concentrant sur trois de ces policiers, son BAC Nord fait rimer sociétal et spectaculaire. Jimenez raconte un système qui broie implacablement des individus – cherchant à expliquer sans les justifier des méthodes défiant allègrement les règles – tout en signant un film d’action qui vous scotche régulièrement à votre fauteuil. À commencer par une scène centrale d’assaut à l’intérieur d’une cité, comme un écho marseillais à celle des Misérables. Deux films cousins qui se complètent sans jamais bégayer. La rumeur flatteuse qui entourait BAC Nord ne mentait pas. Le réalisateur de La French poursuit sa montée en puissance avec son meilleur film à ce jour. Celui où son désir de cinéma explose comme jamais à l’écran, accompagné par trois comédiens au diapason, Gilles Lellouche, Karim Leklou et François Civil. Trois générations, trois styles, mais un même plaisir fou à jouer ensemble et à se donner à corps et à coeur dans des personnages « bigger than life ». BAC Nord sera l’événement ciné de la fin d’année si la Covid19 se décide à desserrer son emprise. Première vous invite en avant-première dans ses coulisses.