Première

RÉVÉLATION

Tallulah Cassavetti

- PAR THIERRY CHEZE

« Le cinéma a toujours fait partie de ma vie. »

De l’or pour les chiens marque les débuts au cinéma de la jeune femme, dont le naturel éblouissan­t pourrait laisser

croire le contraire. « Sans doute parce que j’ai toujours regardé énormément de films et bâti sur eux beaucoup de mes principes dans la vie. »

Alors, quand elle tombe sur l’annonce «¦ Cherche JF à caractère fort¦ » de la directrice de casting Elsa Pharaon, cette étudiante en céramique et poterie n’hésite pas à faire acte de candidatur­e.

« Au départ, j’étais un peu perdue. »

Ana Cazenave Cambet la choisit pour incarner Esther, l’héroïne de ce récit initiatiqu­e au féminin, pourtant loin d’elle. « J’ai toujours appris à me méfier des gens. Esther est dans la logique inverse. Je ne la comprenais pas. » La réalisatri­ce commence par échanger longuement avec elle. « Ces discussion­s m’ont permis de comprendre et aimer Esther qui donne beaucoup aux autres sans se définir par rapport à eux. C’est ce qui en fait un personnage aussi fort. »

« J’ai vécu ce tournage comme un oubli de moi-même. »

La clarté des échanges avec la cinéaste sera essentiell­e pour la scène d’amour qui ouvre le film. « Ce n’est jamais simple d’engager son corps à 16 ans. Mais on a répété cette scène comme une cascade. Avec des listes de ce qu’on avait le droit de faire et ce qui était interdit. Ana m’a appris à m’autoriser à dire non. On ne peut repousser ses limites que consentant­e. » Sa parole est aussi limpide que son geste de comédienne.

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