Première

QUAND ON A QUE L’AMOUR

Théâtre (Royan), séries (Ovni(s), Lupin) et cinéma (L’Origine du monde, Amants), Nicole Garcia devrait démarrer en fanfare cette année 2021. Pour Première, la comédienne et réalisatri­ce fait le point sur ses activités tous azimuts.

- PAR THIERRY CHEZE

PREMIÈRE : Cela faisait cinq ans que vous n’aviez pas réalisé de film. Ça vous a manqué ?

NICOLE GARCIA : Oui, car sans réaliser, je me sens perdue. Quand je termine un film, je suis toujours partagée entre le soulagemen­t d’être allée au bout d’une aventure et l’angoisse de l’après. À chaque fois, je guette cette pierre d’achoppemen­t qui va me faire basculer vers un nouveau sujet.

Avec Amants, vous allez pour la première fois sur le terrain du film noir…

C’est un genre qui m’attire depuis longtemps. Et je dois cette impulsion à mon complice d’écriture, Jacques Fieschi. On avait décalé de six mois le tournage de Mal de pierres, le temps que Marion Cotillard termine son film précédent. On a donc voulu en profiter pour commencer à écrire autre chose. Jacques m’a alors parlé d’une histoire dont il voulait faire un roman et c’est ainsi qu’est né Amants qui, sans forcément avoir la mécanique du film noir, en possède l’atmosphère. Disons que dans le nuancier qui est le mien, j’ai encore descendu une marche vers le sombre. (Rires.) Il n’y a pourtant chez moi aucune quête de noirceur. C’est juste le reflet de la vie telle que je la vois.

Pourtant, quand on vous voit jouer les gourous dans L’Origine du monde, votre aisance à évoluer dans la comédie saute aux yeux. Vous n’avez jamais été tentée d’en réaliser une ?

Quand je commence à réfléchir à un nouveau film, je ne sais jamais ce que je cherche. Et puis un jour, quelque chose surgit. Mais jamais du côté de la comédie ! Pourtant, lorsque j’ai débuté au théâtre, j’étais étiquetée comme jeune première de fantaisie. Mais spontanéme­nt, ce qui remonte à la surface quand je me lance dans un projet ce sont les peurs de l’enfance, le romanesque âpre. Je hais les happy ends par exemple.

Mais vous prenez toujours du plaisir à jouer dans des comédies ?

J’ai énormément ri en lisant le scénario de Laurent [Lafitte]. Mais je ne dirais pas que j’ai pris du plaisir à tourner le film. Car c’est très difficile, la comédie. Il faut jouer la situation, s’y abandonner sans chercher à en rajouter en espérant que ça sorte naturellem­ent drôle. Malgré tout, j’aimerais beaucoup en jouer plus, mais vraiment, je ne me vois pas en écrire. D’autant plus que mon parcours de réalisatri­ce a été très lié jusqu’ici à Jacques Fieschi et ce n’est pas l’homme des comédies ! (Rires.) Il faudrait

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